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Critique de Ogrimoire


Est-ce dû au fait que je viens de lire ce livre alors que nous sommes en pleine canicule ? Quoi qu'il en soit, j'ai bien eu l'impression d'être dans Parme écrasée de chaleur, guettant nuages et coups de tonnerre, dans l'attente d'une libération… Et, en effet, le côté poisseux, moite, m'a paru particulièrement bien décrit.

Je n'ai pas eu l'occasion de lire le récit des enquêtes précédentes du commissaire Soneri. Il s'agissait donc d'une découverte. du coup, je ne sais pas si les autres sont aussi sombres, aussi désabusés, mais en tout cas celui-ci est vraiment marqué du sceau d'une noirceur désespérée. Qui se marque jusque dans la fin du livre, alors que l'enquête est close bien que nous sachions, le commissaire Soneri en premier, le juge également et nous avec, que les véritables coupables non seulement ne sont pas en prison, mais, au contraire, sortent encore renforcés de l'affaire. Et même l'accordéoniste ne retrouvera pas son instrument, sorte de symbole ultime du renoncement. Les bons ne gagnent pas toujours à la fin !

Soneri est un personnage assez curieux. On ne peut pas dire, en tout cas dans cet opus, qu'il soit réellement attachant. Il donne surtout l'impression d'être dévoré de colère contre cette société qui lui échappe, qu'il ne comprend plus. Idéaliste, humaniste, mais aussi un peu passéiste, il se sent totalement débordé par les événements. Son côté le plus sympathique, c'est son goût pour la nourriture et en particulier celle qui est servi au Milord, son repère favori, loin des fantaisies culinaires branchées du Nabucco. Seule Angela semble parvenir à l'apaiser, mais il n'est pas facile à vivre…

En essayant de ne pas spoiler, on découvre aussi, dans ce livre, une sorte d'aristocratie de la délinquance en col blanc, installée, qui se fait dépasser par de nouveaux acteurs, plus durs, plus brutaux, plus déterminés. Ces derniers viennent conquérir des « parts de marché », dans tous les trafics, sans états d'âme, quitte à évincer des héritiers qui manquent de mordant et n'aspirent qu'à se vautrer dans un confort matériel – et parfois artificiel -. Cette peinture de notre société n'est guère réjouissante !

C'est étouffant – et pas uniquement d'un point de vue strictement climatique -, c'est sombre, c'est efficace. Il ne s'agit pas d'un policier pour amateur de thrillers échevelés ou de page turner survitaminés, mais il y a une profondeur dans ce livre qui ravira les amateurs !
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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