Avec cette huitième lecture de
Vargas LLosa, je me demande avec inquiétude s'il me sera donné de nouveau un jour le bonheur de retrouver la féérie de "La tante Julia", ou si ce dernier est unique dans son oeuvre (et seul à même d'ailleurs , avec "
La fête au bouc", de justifier son Nobel).
"
Le héros discret" s'en approche, mais de loin. On est aussi au Pérou, là aussi des lignes de narration se parallélisent puis s'entrecroisent, et quelques brins de fantaisie s'en viennent ici et là faire valdinguer l'ensemble. Mais que ce soit à Lima dans les pas de l'homme d'affaires aux prises avec ses jumeaux débiles et véreux ou à Piura dans ceux du petit patron d'une entreprise de transports parti de rien en proie à un chantage mafieux, ça ne décolle que rarement, et jamais à la hauteur des feux d'artifice jubilatoires lâchés à chaque page de "La tante Julia".
Reste quelques beaux portraits, celui d'un père miséreux, digne et besogneux qui a sacrifié sa vie pour son fils reconnaissant, et celui de l'ami sans failles qui se construit dans l'art un refuge à la barbarie et l'absurdité du monde. Deux belles images que j'emporte de cette lecture plaisante mais manquant de feu, et c'est déjà pas mal.
Commenter  J’apprécie         336