L'itinéraire de ces enfants brisés soulève des questions. D'abord parce qu'il coûte cher à la société : 44 000 € par an et par enfant, c'est-à-dire le prix d'un collège d'élite. Et pourtant, 70 % d'entre nous aucun diplôme et se retrouve à la rue à 18 ans, lâchés brutalement par l'institution.
Tandis que la délinquance juvénile n'a pas augmenté depuis quinze ans, le nombre d'enfants privés de liberté n'a jamais été aussi élevé en France que depuis ces deux dernières années.
C'est une langue étrange, le parler de la protection de l'enfance. On y parle enfance couramment, mais avec un champ lexical inerte, asséché par des sigles, vidé d'affects, de ressentis ou d'émotions.