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Critique de Christophe_bj


Le narrateur assiste aux obsèques de sa grand-mère Marguerite et en profite pour passer en revue chaque membre de sa famille, lui qui étant atteint du syndrome d'Asperger, a toujours été à part. Ce syndrome, appartenant au spectre de l'autisme, se caractérise notamment par d'importantes difficultés dans les relations sociales, sans aucun retard intellectuel, au contraire, les Asperger ayant souvent un QI supérieur à la moyenne. Ayant la passion de la vérité, le narrateur est dégoûté par l'éloge funèbre prononcé notamment par celle qui officie, Mme Vauquelin, car non, sa grand-mère n'a pas été le personnage magnifique et sans défaut qu'on présente. « La dame Vauquelin, de la Pastorale diocésaine, aura finalement proféré une vérité involontaire en affirmant que ma grand-mère Marguerite était ‘une femme de tête autant qu'une femme de coeur'. Car ma grand-mère Marguerite était en effet à peu près aussi incapable de réfléchir que d'aimer. » ● Son monologue intérieur va dénoncer toutes les hypocrisies des membres de sa famille et de la société, lui qui ne sait pas mentir, et qui n'est passionné que par trois choses : le Scrabble, les catastrophes aériennes et Sophie Sylvestre-Lachenal, son amour de jeunesse resté platonique. Par exemple : « ma tante Lorraine ne fréquente que des gens incroyablement banals, issus de la classe moyenne aisée inculte, avec qui elle échange des opinions vestimentaires et des idées battues pêchées dans Le Nouvel Observateur, parce qu'elle aussi se croit de gauche. » ● Empêché par son neuroatypisme de revêtir le masque social que chacun revêt, il est particulièrement habile à voir ce qu'il y a derrière et à le dénoncer sans prendre de gants. ● C'est donc celui qu'on prend pour un semi-débile et un asocial qui a le regard le plus acéré sur le monde et la société. « Quand j'ai fait part à ma tante de ma surprise à la voir fréquenter autant de mythomanes et de malades mentaux, elle m'a répondu qu'elle me fréquentait bien, moi : preuve qu'elle me prend pour un psychotique au mépris des explications fournies par le professeur Urs Weiss soi-même, qui définit le syndrome d'Asperger comme un variant humain non pathologique voire avantageux, puisqu'il garantit, au prix d'une asociognosie parfois invalidante, une rectitude morale plutôt bienvenue dans notre époque de voyous. » ● Ce roman est très bien écrit mais j'aurais préféré que l'auteur accentue sa dimension comique. Il y avait matière à faire une superbe comédie de moeurs, mais sur ce point il me semble que l'auteur reste au milieu du gué ; la dénonciation grinçante de l'hypocrisie sociale ne m'a pas fait suffisamment rire !
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