Il m'arrive souvent, aujourd'hui, de me poser la question : qu'aurais-je fait s'ils m'avaient obligé à tuer moi-même ? Qu'aurais-je fait ? Je ne sais pas. Est-ce que j'aurais refusé, tout en sachant qu'ils m'auraient tué sur-le-champ ?
Les gens gardaient l’espoir qu’en faisant ce qu’on leur disait, ils seraient épargnés. C’était l’inverse.
Témoigner représente un sacrifice énorme. Ca ranime une souffrance lancinante qui ne me quitte jamais. Tout va bien et, tout d'un coup, je me sens désespéré. Dès que je ressens un peu de joie, quelque chose en moi se bloque immédiatement. C'est comme une tare intérieure ; je l'appelle la "maladie des survivants". Ce n'est pas le typhus, la tuberculose ou les autres maladies qu'on a pu attraper. C'est une maladie qui nous ronge de l'intérieur et qui détruit tout sentiment de joie. Je la traîne depuis ce temps de souffrance dans le camp. Cette maladie ne me laisse jamais un moment de joie ou d'insouciance, c'est une humeur qui en permanence érode mes forces.
Cela me réconforte de savoir que je ne parle pas dans le vide, car témoigner représente un sacrifice énorme. Ça ranime une souffrance lancinante qui ne me quitte jamais. Tout va bien et, tout d’un coup, je me sens désespéré. Dès que je ressens un peu de joie, quelque chose en moi se bloque immédiatement. C’est comme une tare intérieure ; je l’appelle la « maladie des survivants ». Ce n’est pas le typhus, la tuberculose ou les autres maladies qu’on a pu attraper. C’est une maladie qui nous ronge de l’intérieur et qui détruit tout sentiment de joie. Je la traîne depuis ce temps de souffrance dans le camp. Cette maladie ne me laisse jamais un moment de joie ou d’insouciance, c’est une humeur qui en permanence érode mes forces.
Il fallait tenter le tout pour le tout. Même si l’espoir était vain, nous étions tous convaincus qu’il valait mieux agir et être tués, plutôt que de mourir sans avoir rien tenté.