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Critique de sandrine57


A presque 40 ans, Giorgia traîne son embonpoint et son mal-être dans les rues de Bologne, à l'affût d'un mari infidèle ou d'une épouse volage. Détective dans l'agence créée par son père, elle fume et boit trop, mange n'importe quoi, couche de temps en temps avec un vieux copain, fait tout pour oublier que sa mère a jeté sa voiture contre le portail de la maison et que sa soeur s'est pendue. Le suicide de sa soeur ne cesse de la hanter. Ada était partie à Rome pour faire l'actrice mais le succès tardait...En découvrant les lettres que sa soeur envoyait à un ami commun, Giorgia replonge dans ce passé si douloureux et se lance dans sa propre enquête avec un ''A'' pour seul indice, l'initiale d'un homme qu'Ada fréquentait en cachette de son fiancé.

Un roman noir atypique. D'abord son héroïne : grosse, mal sapée, souvent bourrée, toujours la clope au bec. Dure en apparence, Giorgia cache ses failles derrière son cynisme mais au fond c'est un coeur tendre qui a surtout peur de s'attacher. A ses côtés, un père qui noie son chagrin dans l'alcool, un jeune assistant fumeur de joints et un informaticien qui loue un bureau dans l'agence et lui sert aussi de confident. La blessure de Giorgia, c'est Ada dont elle n'a jamais accepté le suicide. Quand elle se décide enfin à creuser cette affaire, elle prend le risque de s'effondrer mais elle ne peut guérir sa douleur sans savoir...Ensuite le lieu : Bologne. La belle ville italienne est rarement mise à l'honneur dans la littérature. Grazia Verasini la décrit avec la nostalgie d'un passé glorieux et toute l'amertume de celle qui voit sa ville sombrer. Bologne souffre de la mondialisation. Les disquaires, les épiceries, les vieux bistrots se voient remplacés par des boutiques de souvenirs et de restaurants chinois.
Une ville et une héroïne mélancoliques pour un roman qui se lit avec plaisir, avec en fond sonore le rock des années 80. Car Grazia Verasini ne se contente pas d'écrire, elle est aussi une rockeuse reconnue en Italie. Cela se sent dans son écriture, mélange de blues, de désenchantement et d'humour. Premier volume d'une série, ce Quo vadis, baby ? mérite d'être découvert et on retrouvera avec plaisir Giorgia et Bologne dans la suite de leurs mésaventures.
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