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Citations sur Le silence de Dieu (29)

Le Christ ne dit rien. Il se tait. Il est l'innocence. Il ne dit pas qu'il est innocent. Etant ainsi l'innocence, il révèle le fond de la tragédie humaine. L'homme ne croit pas à sa propre innocence. Il ne croit pas à la vie infinie qui est en lui. Il ne croit pas qu'il peut être une telle vie infinie. Il ne croit pas qu'il est cette vie infinie. Il préfère être coupable. Il peut être ainsi lui au lieu d'être la vie même.
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Il faut être prudent. Nous vivons à l'heure démocratique. Nous en subissons les travers. La démocratie qui met l'homme au centre de ses valeurs a le souci de l'individu, de sa sécurité, de son confort. Tocqueville l'a bien montré dans "De la démocratie en Amérique", il est fréquent qu'il y ait des abus en ce domaine. Ainsi, comme l'individu se sait écouté, il réclame. Il le fait d'autant plus qu'il est incité à le faire par les syndicats, les partis politiques, l'Etat lui-même, qui tirent de cette réclamation la légitimé d'un pouvoir. De fil en aiguille, à force de réclamer et de revendiquer, on en arrive à réclamer et à revendiquer contre Dieu lui-même. Du fait de l'ère démocratique, autrement dit, la société démocratique est incitée à revendiquer en permanence, notamment contre Dieu, par des pouvoirs qui, ce faisant, prennent la place de Dieu. Le monde de la mort de Dieu est celui de l'Etat Providence, ne l'oublions pas. Il est aussi celui du Parti Providence, du Syndicat Providence, des compagnies d'assurances La Providence, de l'avocat Providence, de l'intellectuel Providence. En disant à la foule qu'elle est victime et que Dieu ainsi que les religions n'y sont pas pour rien, on est sûr de faire recette. On ne s'en prive donc pas. L'Etat le premier, à travers son personnel politique. Ce que Tocqueville décrit si bien : "Je veux imaginer sous quels traits le despotisme pourrait se produire dans le monde: je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils remplissent leur âme...Au dessus d'eux s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort..."
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La religion qui cherche à innocenter Dieu à quelque chose d'accablant. L'homme révolté qui cherche à accabler Dieu est tout aussi accablant. Camus s'en est rendu compte. S'il a fait le procès de Dieu dans "La Peste", il a fait celui du nihilisme dans "L'homme révolté". Signe qu'il a vu les limites de la révolte sans avoir le temps d'en tirer toues les conséquences.
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Un grand rabbin du XVIIIe siècle, Rabbi Nachman de Braslaw, a dit un jour : « Il est interdit de désespérer ! » Parole surprenante. Parole profonde.
On pense toujours que l’on a le droit de désespérer et même que c’est là un devoir. Folie, convient-il de dire. Désespérer veut dire que la vie est intrinsèquement mauvaise.
C’est condamner celle-ci en la réduisant au mal parce qu’une partie de celle-ci est mal.
C’est empêcher tout ce qui pourrait vivre de vivre, à cause d’un tel mal.
(page 158)
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On est sage quand on se comporte en homme et qu’on laisse parler celui-ci.
On ne l’est pas quand la sagesse devient un but en soi, en oubliant l’homme. D’où les limites de la sagesse.
Face à la souffrance, c’est être homme et non sage qui est sage.
(page 17)
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En ce sens, la vraie question de Dieu se trouve dans le cœur de l’homme et concerne la relation que celui-ci peut entretenir avec sa propre force d’amour. Aime-t-on ? Va-t-on aimer ? Va-t-on aller au bout de sa propre force d’amour ? Il y a des croyants qui croient croire en Dieu. Dépourvus d’amour, en fait, ils n’y croient pas. Il y a des non-croyants qui, parce qu’ils aiment, croient déjà plus qu’ils ne le croient. À l’aune de l’amour, les croyants et les non-croyants ne sont pas ceux que l’on croit.
(page 266)
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On est ce que l’on est, par-delà ce que l’on peut perdre ou gagner dans la vie. Toute la richesse de l’être humain se trouve là, dans le fait de ne pas dépendre de la richesse de l’avoir.
De ce point de vue, la sagesse en général et le stoïcisme en particulier sont d’indispensables médecines contre les aléas du sort et leur sagesse est précieuse, à condition de demeurer dans les limites du raisonnable. Ce qui n’est pas toujours le cas.
(page 18)
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La vie n’est pas en face de nous. Elle est en nous et nous sommes en elle. On la connaît donc, quand on rentre en soi et non quand on se met en face d’elle en restant soi-même à l’extérieur de soi-même. Il en va de même pour Dieu. Il est en nous comme nous sommes en lui. On le rencontre en rentrant en soi. On oublie toujours de partir de la vie pour comprendre Dieu. Du coup, on n’y comprend rien.
(page 150)
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Quand on a foi dans la vie, on est attentif à celle-ci. Quand on est attentif à celle-ci, on a foi en elle. Quand on est ainsi dans la foi et dans l’attention, on devient une personne.
La vie peut alors commencer et prendre tout son sens, à savoir celui de vérifier la foi comme l’attention. On croit dans la vie, quand on croit en celle-ci à chaque instant.
(page 114)
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On s’occupe trop du mal et pas assez du bien. (…) En leur temps, les Pères de l’Église ont résumé ce défaut source de tout mal, en disant que « le mal est l’absence de bien ».
(page 117)
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