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Critique de jmb33320


« Nous tournions en rond sur les tuiles brûlantes, sous le ciel impitoyable et c'est sans doute pourquoi le ciel bleu des après-midi d'été offre depuis ce temps à mes yeux l'image la plus parfaite du désespoir. Prisonniers de la spirale que dessinait l'entremêlement de tous ces petits toits, nous tournions en rond à la recherche d'une ombre où nous pourrions nous étendre. »

Du narrateur de ce roman, un garçon d'environ 14 ans, nous ne connaîtrons jamais le prénom. Il erre avec sa petite soeur, Liola, sur les toits de Marseille pendant l'occupation. Leur mère, gravement malade, a dû se signaler à la police. Elle est anglaise et sera conduite dans un établissement mi hôpital, mi centre de détention… Elle a persuadé ses enfants de se réfugier sur les toits de la ville et de s'y cacher. Ils y feront bien des rencontres inquiétantes.
Ce roman, qu'on pourrait presque qualifier de gothique, stylistiquement irréprochable, m'a fait forte impression. Il m'avait semblé essentiellement relever de l'imaginaire, avec ses côtés « La nuit du chasseur » rencontre « Gormenghast ».

Mais recherche faite, il s'avère à ma grande surprise qu'il s'appuie sur une vérité historique incontestable : en février 1943, après une rafle dans le quartier du Vieux-Port qui a vu plusieurs milliers de personnes arrêtées et déportées, l'armée allemande a procédé à la destruction systématique du quartier. 1200 immeubles ont été dynamités, sur une superficie de 14 hectares.

Ces toits sont bien ceux du désespoir pour ces jeunes héros, qui devront faire face à bien des épreuves. le fond du roman est extrêmement sombre, inutile de le cacher. Et, comme les personnages, le lecteur que je suis a parfois trouvé interminables ces journées caniculaires ou froides passées sur des toits, qui finissent par prendre l'apparence d'un désert infernal.

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