AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Seraphita


A la suite d'une étrange catastrophe, des êtres humains ont été chassés de la Terre et ont peuplé les mers, constituant un continent englouti auquel ils ont donné le nom de Mermère. Ce peuple est celui des Noés. Au fil des années, il s'est créé ses traditions, articulées autour d'un langage, ses propres façons de vivre en harmonie avec le milieu marin, flore et faune, notamment les cétacés avec lesquels ils communiquent. Parmi eux figure Horn, né d'une mère transfuge et d'un père descendant des fondateurs noés. le jeune homme aux yeux pourpres porte en lui la confluence de deux mondes antagonistes. Et quand il prend conscience de la menace qu'un homme d'état fait peser sur la Terre, condamnant in fine l'équilibre de Mermère, il décide d'agir et de prendre la destinée de son peuple en main.

J'ai pu découvrir cet ouvrage grâce à une opération Masse Critique.

C'est en 1978 qu'Hugo Verlomme publie « Mermère ». Ecrivain de la mer, comme il se nomme sur son site, il a bâti une ode au milieu maritime qu'il aime et qui l'inspire tout au long de son oeuvre, sa flore et sa faune, notamment les cétacés.

Ce roman a été réédité en 2020 par les éditions ActuSF, revu et corrigé pour l'occasion. On ne peut s'empêcher de penser combien l'intrigue était prémonitoire en ces temps d'urgence climatique et d'avènement de l'Anthropocène. Avait-on à l'époque une telle vision et préoccupation pour l'environnement ? En tout cas, Hugo Verlomme fut précurseur en la matière.

Tout au long de l'intrigue, l'auteur prend plaisir à décrire le peuple des noés, ses moeurs, la joie de vivre qui l'anime, l'harmonie qu'il a pu développer avec son nouvel écosystème, tant au niveau de sa physiologie que des liens qu'il cultive avec les cétacés qui l'entourent.

L'écriture est soignée, ourlée d'une poésie magique qui rend d'une façon saisissante la beauté et l'âpreté des milieux marins. Pour autant, l'ensemble peut sembler long au fur et à mesure que les chapitres se suivent. Il n'y a finalement que peu d'actions avant l'épisode du passage sur la terre ferme et les intrigues secondaires foisonnent, décousant la solidité d'une trame initiale qui pourtant paraissait solide. La construction peut aussi interroger : le roman est découpé en deux parties, dont la première occupe… 450 pages, la seconde consistant en un journal de bord qui cristallise le message écologique et politique de l'auteur à l'égard de l'environnement. Pourrait-on rapprocher « Mermère » d'un autre roman culte en son temps : « Dune », ce dernier étant à l'espace et au désert ce que serait le premier à la mer ? Au niveau du message et de l'imaginaire, peut-être, mais pas au niveau de la solidité ni de la consistance des protagonistes, d'une part, des péripéties, actions et rebondissements d'autre part, « Dune » me semblant en la matière plus fourni.

« Mermère » c'est donc un univers fascinant, écrit avec une plume ciselée et poétique, une ode à la mer et sa préservation, mais qui reste un peu long et par trop décousu.

Je remercie Babelio et les éditions ActuSF pour cette belle plongée dans un roman fondateur d'Hugo Verlomme que j'ai pu découvrir.
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}