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Critique de YsaM
Je découvre la plume de Nicole Verney-Carron grâce à la maison d'éditions City que je remercie énormément, vous avez tapé dans le mille en m'envoyant ce roman où les femmes sont mises à l'honneur, on a toujours tendance à oublier qu'elles ont été très actives durant la seconde guerre mondiale (dans la grande guerre aussi d'ailleurs mais d'une façon différente) et c'est un bel hommage que l'autrice leur rend en nous faisant découvrir l'histoire de Coralie et de ses proches.
Alors oui c'est une histoire de femmes, parce que même si les hommes sont très actifs dans ce roman, l'autrice a choisi de nous conter l'engagement de Coralie, celui de sa fille, de sa nièce, elles ont, toutes les trois été remarquables et courageuses, on ne peut qu'être en admiration. Nicole Verney-Carron mélange habilement le fictif avec les faits historiques et au détour du chemin de Coralie, on croise des noms connus tels que Jean Moulin, Germaine Tillon, Henri Frenay, Jean-Pierre Levy, Emmanuel d'Astier de la Vigerie, chefs des différents mouvements de résistance.
Juin 1944, Coralie a été arrêtée par les nazis, ils l'embarquent sans ménagement et sans explication et la jettent dans une cave d'un grand bâtiment qui ressemble plus à une caserne désaffectée qu'à une prison. L'endroit est glacial, humide, sale, insalubre, Coralie ne sait absolument pas combien de temps elle y restera. Elle craint les interrogatoires, elle a peur de parler sous la torture, elle pourrait faire tomber tout le réseau. Elle tente de garder la tête froide et pour tuer le temps, remonte dans ses souvenirs.
Ainsi on découvre tout son parcours de vie, sa naissance, en 1896, dans une famille aisée où son père est médecin et où il y a déjà trois enfants, Philippe, Paul et Louis. Ils habitent à Saint-Etienne, un immeuble de prestige qui comporte tout le confort moderne de l'époque. Les vacances se passent dans la résidence secondaire à la campagne, le Dimanche ils vont au cinéma, ils voyagent jusqu'à Paris en train. C'est une enfance heureuse et insouciante mais Coralie est déjà, -en quelque sorte-, briffée par son père sur la vie en général, sur la politique, la culture et tout ce qui se passe à l'extérieur.
Si sa mère nourrit pour elle de grands projets de mariage et n'envisage pas d'études secondaires pour la dernière de la fratrie, Coralie veut être médecin comme son père et dans une époque où les femmes n'étudient pas et n'ont qu'un rôle d'épouse et de procréatrice, elle va devoir se battre pour y arriver. Elle a tout le soutien de son père qui pensait qu'un de ses fils reprendrait le flambeau, mais Philippe est notaire, Paul ingénieur et Louis dessinateur. Dès lors, toutes ses attentes se portent sur Coralie. La jeune femme entame ses études, à l'aube de la première guerre mondiale, ce n'est pas simple de se retrouver dans un monde d'homme, il faut se surpasser, être meilleure qu'eux et même quand Coralie est meilleure on lui fait comprendre qu'elle n'est pas à sa place, qu'elle pourrait se contenter d'être infirmière !
L'autrice nous plonge dans ce parcours difficile avec une Coralie courageuse et déterminée, qui ne se laisse pas impressionner, elle s'est fixé un but et elle l'obtiendra. Il y a les premières rencontres amoureuses, une demande en mariage qui n'arrive pas, il est étudiant en médecine, issu d'une famille très aisée qui ravirait sa mère, mais Coralie n'est pas amoureuse, elle a eu un coup de foudre pour un certain Victor, médecin lui aussi, ils se sont à peine parlés, ils vont bien vite se perdre de vue, peut-être pour mieux se retrouver après !
En 1923, Coralie installe son cabinet à Saint-Etienne, en qualité de pédiatre et c'est là qu'elle recroise la route de Victor Leroy qui est chirurgien à l'hôpital. de nouveau elle se sent attiré par cet homme, et cette fois il semble que toutes les étoiles soient alignées. le couple finit par se marier et ils auront une fille, Suzanne. On suit la vie du couple et de la famille, les joies, les peines, les décès et la politique du pays avec, petit à petit, l'ascension d'un certain Hitler, en Allemagne, qui commence à inquiéter.
Toute cette période est très intéressante et je ne m'ennuie pas un seul instant, le livre est d'ailleurs addictif dès le départ. Quand on arrive à l'aube de la seconde guerre mondiale, l'histoire s'emballe et tout le monde s'engage dans la résistance à divers degrés. Si Victor est très engagé, les deux frères de Coralie le sont aussi de façon différente. Suzanne qui est encore jeune participe elle aussi, elle sera bientôt rejointe par Rose, sa cousine et fille de Louis. Coralie, de par son métier, convoie des enfants juifs afin de les mettre à l'abri.
Nicole Verney-Carron nous décrit tout avec une grande précision, elle n'hésite jamais à rappeler les faits historiques, à nous parler des grands résistants et de leurs actions, de cette guerre qui ne semble jamais vouloir se terminer, de la faim, le froid, la peur, la souffrance, les camarades qui sont emprisonnés, ceux qui sont fusillés et de la vie qui doit, malgré tout, continuer. Dans ce récit on retrouve le très connu village du Chambon sur Lignon, où Coralie et Victor s'installent. Ce village a abrité les résistants, et plus de 3000 personnes, adultes et enfants d'origine juive, afin de les sauver de la barbarie nazie.
Ce roman est un pur bonheur, l'écriture est fluide et la thématique parfaitement maîtrisée. Je suis captivée par le récit qui est plein de rebondissements. L'autrice alterne habilement entre l'histoire de Coralie et sa captivité. On souffre avec elle dans cet enfermement, elle a une conduite remarquable et ne sombre pas, même si elle est au bord de l'abîme.
En parallèle il y a aussi l'histoire de Suzanne sa fille qui va tout faire pour tenter de sauver sa maman avec la fougue de sa jeunesse, sans forcément maîtriser toutes les conséquences. Elle va se rapprocher de Rose qui va, elle aussi, faire acte de bravoure. Victor n'est jamais loin, si Coralie a été emprisonnée c'est certainement pour le faire tomber lui et son réseau, ils espèrent que Victor tentera de faire échapper Coralie. L'autrice nous met un peu de suspense quant à l'attitude de Victor, ça pimente encore un peu plus l'intrigue qui est vraiment bien ficelée.
Pour moi ce roman est un véritable coup de coeur, c'est un peu comme une fresque historique qui se déroule sous mes yeux et encore une fois, je suis tout de suite entrée dans l'histoire, peut-être parce que je raffole des romans qui se passent à cette sombre période de l'histoire mais aussi parce que c'est vraiment bien écrit et très instructif. Un roman que je recommande vivement.
Lien : https://jaimelivreblog.wordp..
Alors oui c'est une histoire de femmes, parce que même si les hommes sont très actifs dans ce roman, l'autrice a choisi de nous conter l'engagement de Coralie, celui de sa fille, de sa nièce, elles ont, toutes les trois été remarquables et courageuses, on ne peut qu'être en admiration. Nicole Verney-Carron mélange habilement le fictif avec les faits historiques et au détour du chemin de Coralie, on croise des noms connus tels que Jean Moulin, Germaine Tillon, Henri Frenay, Jean-Pierre Levy, Emmanuel d'Astier de la Vigerie, chefs des différents mouvements de résistance.
Juin 1944, Coralie a été arrêtée par les nazis, ils l'embarquent sans ménagement et sans explication et la jettent dans une cave d'un grand bâtiment qui ressemble plus à une caserne désaffectée qu'à une prison. L'endroit est glacial, humide, sale, insalubre, Coralie ne sait absolument pas combien de temps elle y restera. Elle craint les interrogatoires, elle a peur de parler sous la torture, elle pourrait faire tomber tout le réseau. Elle tente de garder la tête froide et pour tuer le temps, remonte dans ses souvenirs.
Ainsi on découvre tout son parcours de vie, sa naissance, en 1896, dans une famille aisée où son père est médecin et où il y a déjà trois enfants, Philippe, Paul et Louis. Ils habitent à Saint-Etienne, un immeuble de prestige qui comporte tout le confort moderne de l'époque. Les vacances se passent dans la résidence secondaire à la campagne, le Dimanche ils vont au cinéma, ils voyagent jusqu'à Paris en train. C'est une enfance heureuse et insouciante mais Coralie est déjà, -en quelque sorte-, briffée par son père sur la vie en général, sur la politique, la culture et tout ce qui se passe à l'extérieur.
Si sa mère nourrit pour elle de grands projets de mariage et n'envisage pas d'études secondaires pour la dernière de la fratrie, Coralie veut être médecin comme son père et dans une époque où les femmes n'étudient pas et n'ont qu'un rôle d'épouse et de procréatrice, elle va devoir se battre pour y arriver. Elle a tout le soutien de son père qui pensait qu'un de ses fils reprendrait le flambeau, mais Philippe est notaire, Paul ingénieur et Louis dessinateur. Dès lors, toutes ses attentes se portent sur Coralie. La jeune femme entame ses études, à l'aube de la première guerre mondiale, ce n'est pas simple de se retrouver dans un monde d'homme, il faut se surpasser, être meilleure qu'eux et même quand Coralie est meilleure on lui fait comprendre qu'elle n'est pas à sa place, qu'elle pourrait se contenter d'être infirmière !
L'autrice nous plonge dans ce parcours difficile avec une Coralie courageuse et déterminée, qui ne se laisse pas impressionner, elle s'est fixé un but et elle l'obtiendra. Il y a les premières rencontres amoureuses, une demande en mariage qui n'arrive pas, il est étudiant en médecine, issu d'une famille très aisée qui ravirait sa mère, mais Coralie n'est pas amoureuse, elle a eu un coup de foudre pour un certain Victor, médecin lui aussi, ils se sont à peine parlés, ils vont bien vite se perdre de vue, peut-être pour mieux se retrouver après !
En 1923, Coralie installe son cabinet à Saint-Etienne, en qualité de pédiatre et c'est là qu'elle recroise la route de Victor Leroy qui est chirurgien à l'hôpital. de nouveau elle se sent attiré par cet homme, et cette fois il semble que toutes les étoiles soient alignées. le couple finit par se marier et ils auront une fille, Suzanne. On suit la vie du couple et de la famille, les joies, les peines, les décès et la politique du pays avec, petit à petit, l'ascension d'un certain Hitler, en Allemagne, qui commence à inquiéter.
Toute cette période est très intéressante et je ne m'ennuie pas un seul instant, le livre est d'ailleurs addictif dès le départ. Quand on arrive à l'aube de la seconde guerre mondiale, l'histoire s'emballe et tout le monde s'engage dans la résistance à divers degrés. Si Victor est très engagé, les deux frères de Coralie le sont aussi de façon différente. Suzanne qui est encore jeune participe elle aussi, elle sera bientôt rejointe par Rose, sa cousine et fille de Louis. Coralie, de par son métier, convoie des enfants juifs afin de les mettre à l'abri.
Nicole Verney-Carron nous décrit tout avec une grande précision, elle n'hésite jamais à rappeler les faits historiques, à nous parler des grands résistants et de leurs actions, de cette guerre qui ne semble jamais vouloir se terminer, de la faim, le froid, la peur, la souffrance, les camarades qui sont emprisonnés, ceux qui sont fusillés et de la vie qui doit, malgré tout, continuer. Dans ce récit on retrouve le très connu village du Chambon sur Lignon, où Coralie et Victor s'installent. Ce village a abrité les résistants, et plus de 3000 personnes, adultes et enfants d'origine juive, afin de les sauver de la barbarie nazie.
Ce roman est un pur bonheur, l'écriture est fluide et la thématique parfaitement maîtrisée. Je suis captivée par le récit qui est plein de rebondissements. L'autrice alterne habilement entre l'histoire de Coralie et sa captivité. On souffre avec elle dans cet enfermement, elle a une conduite remarquable et ne sombre pas, même si elle est au bord de l'abîme.
En parallèle il y a aussi l'histoire de Suzanne sa fille qui va tout faire pour tenter de sauver sa maman avec la fougue de sa jeunesse, sans forcément maîtriser toutes les conséquences. Elle va se rapprocher de Rose qui va, elle aussi, faire acte de bravoure. Victor n'est jamais loin, si Coralie a été emprisonnée c'est certainement pour le faire tomber lui et son réseau, ils espèrent que Victor tentera de faire échapper Coralie. L'autrice nous met un peu de suspense quant à l'attitude de Victor, ça pimente encore un peu plus l'intrigue qui est vraiment bien ficelée.
Pour moi ce roman est un véritable coup de coeur, c'est un peu comme une fresque historique qui se déroule sous mes yeux et encore une fois, je suis tout de suite entrée dans l'histoire, peut-être parce que je raffole des romans qui se passent à cette sombre période de l'histoire mais aussi parce que c'est vraiment bien écrit et très instructif. Un roman que je recommande vivement.
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