AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Dandine


Deux vaches sont mortes. Comme nombreuses autres dans la region. Une epidemie? Pour le Bricou rien n'y fait. Il est responsable de ces deux morts. Il n'a pas su les voir venir. Il n'a pas pu soigner ses betes a temps. Cela ne lui etait jamais arrive, lui, le meilleur vacher de la vallee. Et toute son assurance s'envole. Il a l'impression qu'on parle de lui derriere son dos, qu'on en rit, qu'on le plaint: il est trop vieux, il est fini, personne ne voudra plus de lui comme vacher. Il croit meme qu'on le fuit, alors c'est lui qui s'isole, fuit jusqu'a ses bons amis, ceux de 14. Meme la Nanette, sa femme devouee, ne le comprend plus. Lui tourne elle aussi le dos? A la reflexion il se rend compte qu'il a surement ete attaque par une bete immonde, qui s'est introduite en son corps, qu'il a la gale, que c'est la raison pour laquelle on s'ecarte de lui, que lui aussi doit prendre distance des autres pour ne pas les contaminer. le mieux c'est encore de faire comme son pere, le Parapleutzou, et d'attacher une corde a un arbre…


Arrete, Bricou! Personne ne te nargue, personne ne te fuit. Tes vieux amis ne comprennent pas ton attitude, ils ne savent pas tres bien comment te faire entendre raison, meme ta Nanette ne sait plus sur quel pied danser. Elle essaie de te secouer, des fois avec des mots un peu forts, mais c'est parce qu'elle t'aime! Je sais, je sais… jamais vous n'avez eprouve le besoin de vous dire que vous vous aimez, mais vous avez tout partage, les bons et les mauvais moments et il y a souvent eu les caresses d'un regard, la complicite d'un sourire, une main qui cherche l'autre, la nuit… elle a toujours ete, elle sera toujours a tes cotes! Et tes amis aussi t'aiment, ils ne te tournent pas le dos, quoi que tu en penses, ils essayent bien au contraire de t'aider a redevenir le Bricou qu'ils ont toujours connu. Meme moi, que tu ne connais pas, qui ne suis qu'un lecteur exterieur, je t'aime! Reviens a toi!


Oui, j'ai aime ce personnage, ce vacher bourru et simple, ce travailleur fier de son travail, comme j'ai aime ses copains, ces gens d'un terroir qui n'existe peut-etre plus, et s'il existe encore ses gens ont du bien changer. J'ai aime la delicatesse de l'auteur pour nous les presenter, nous introduire a leurs vies, leurs moeurs, leur sagesse et leurs prejuges, nous accoutumer a leur langage. J'ai senti l'affection qu'il leur porte, et, de son lointain Paris, combien il est encore proche d'eux. de loin il trinque avec eux. Et je me joindrais bien a eux pour feter son petit roman de terroir. Parce que “en attendant, on la pete!… J'ai le gosier tellement sec que quand je passe ma langue au palais j'enleve des copeaux. Y a pas, si on veut pas crever, faut que j'aille la chercher moi-meme cette bouteille”. Et je ne veux pas de remarques de mes amies, “vous, les femmes, vous voyez toujours quand on a bu, jamais quand on a soif!”


P.S. Suis-je bete! Pouvais-je ne pas aimer le roman d'un copain de Brassens et de Hardellet?
Commenter  J’apprécie          644



Ont apprécié cette critique (63)voir plus




{* *}