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Critique de lecassin


Imaginez un peu : Un Royaume… Au milieu de nulle part… Enfin… bordé d'un océan d'un côté ; d'un désert de l'autre, c'est pareil… le Royaume des Feignants, dont le roi, Childegond XXXVI se meurt. C'est ici qu'Arthur Claès échoue en 1939 ; un Royaume administré par le NE PAS, une série d'ordonnances du genre « NE PAS Sortir de chez soi quand c'est inutile », « Ne pas bouger, quand il est si simple de demeurer immobile » ; un Royaume où on ne mange que de la soupe et où le fait de manger dans l'écuelle d'une jeune fille vaut promesse de mariage…
Arthur Claès, à peine arrivé mangera dans celle de la belle Bénigne, lui l'étranger, lui le traditionnellement condamné à la décapitation en tant qu'étranger que seule sa ville de naissance, Pont-Aven commune avec celle du monarque Childegond épargnera.
Un Royaume ou tout excès est banni : on ne s'agite pas. On ne court pas. On ne sue pas. On est malade le plus souvent possible et on dort dix-huit heures par jour. le « meilleur des monde »… Un monde où l'on enseigne aux enfants que la Terre est immobile et plate malgré les bulles de savon…

« Au Royaume des feignants », 1946, un petit bouquin que Pierre Véry nous présente en introduction comme écrit en première mouture entre 1916 et 1920, au collège et finalement rédigé en 1946 en collaboration avec l'adolescent qu'il était à l'époque. Un Ouvrage que l'éditeur, le Bateau ivre » nous présente comme « unique » dans l'oeuvre de Pierre Véry plus connu pour « Les disparus de Saint-Agil » ou « Goupil mains rouges ».
Un petit bouquin qui, à première vue, serait à classer sur l'étagère de la littérature jeunesse, mais qui, à mesure de la progression de la lecture s'avère plus un pamphlet déguisé (à peine) de la société de l'entre-deux guerres et plus particulièrement des moeurs politiques de l'époque (et de bien d'autres) : « le bonheur des peuples doit se faire malgré eux, et s'il le faut, contre eux, jamais avec eux » ; « Triste condition que celle des grands de ce monde que leur grandeur contraint à violer – et le coeur leur en saigne ! – les sages lois qu'ils ont édictées à l'usage des autres !... »

Bref. Un Pierre Véry étonnant, fantastique, loufoque, désopilant, iconoclaste… Un brin cynique, aussi…
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