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Critique de balloonvenus


Bon, je sais, je sens que je vais me faire des ennemis. Mais il ne faut pas uniquement faire des chroniques des livres qu'on a aimés.
Or doncques... décidément, Flore Vesco et moi, ce n'est pas le grand amour. "De cape et de mots" m'était tombé des mains pour cause d'ennui et "L'estrange aventure de Mirella" itou à cause de l'accumulation exorbitante de vocabulaire tarabiscoté (trop de mots tuent les mots). Aussi c'est pleine d'espoir que j'ai commencé "D'or et d'oreillers", me disant que la magnifique couverture et la police des titres de chapitres étaient de bon augure. Las...
Le début de l'intrigue : le village de Greenhead est en ébullition. le seigneur des lieux, Lord Handerson, est de retour après une longue absence.. Son intention est claire : il cherche femme. Les familles aristocratiques du coin sont donc conviées. Les jeunes filles seront cependant soumises à une épreuve : passer une nuit seule au château, dans un lit vertigineux. Sacrilège : une jeune fille de bonne famille ne peut rester seule avec un homme, tout lord soit-il. Et c'est peut-être pour cela que c'est Sadima, une pas si simple femme de chambre, qui remporte le droit de rester au château. Mais elle va vite découvrir que les lieux sont sous l'emprise d'une force supérieure... et que son corps recèle des merveilles...
Je n'ai quand même pas tout détesté dans ce livre. le détournement du conte La princesse au petit pois est très habilement réalisé (d'ailleurs, est-ce vraiment un détournement, quand on connaît toute la portée psychanalytique des contes de fées). Il est aussi question de Cendrillon (la souillon qui devient la favorite du prince) et de Barbe Bleue (les pièces mystérieuses et l'éveil à la sexualité, même s'il est plus doux ici). le roman regorge de beaux portraits de femme (Sadima en costume masculin qui pourfend de ses mains magiques la mystérieuse créature afin de sauver son prince, sa maman, et même l'autre, figure victime du patriarcat et n'ayant plus qu'une personne à laquelle se rattacher). L'atmosphère est aussi tantôt glauque, tantôt tendre (le château est d'ailleurs le symbole de la psyché et de la confusion des sens) mais le problème c'est qu'entre ces deux sensations, il n'y a pas de nuance, juste un grand-huit, et au bout d'un moment, ça remue les tripes mais pas de la bonne manière. Donc, gros malaise.
Ce livre est un roman jeunesse. Donc censé être lu par des ados, jusqu'à 15 ans, a priori. Dans le privé, je ne suis pas du tout quelqu'un de prude, mais dans mon CDI je fais attention. Nous avons des parents assez pointilleux et exigeants et je ne sais pas du tout comment promouvoir ou prêter ce bouquin. Les allusions sexuelles ne sont vraiment pas fines (de claire, haha, rapport à la métaphore de l'huître), parfois carrément lourdingues, dignes des pires "that's what she said". Mais le complexe d'Oedipe est plutôt joliment abordé.
Mais surtout... ces longueurs... ces longueurs... très pénibles. Surtout quand elles sont entrecoupées de passages intéressants qui, dommage, du coup, retombent comme un soufflé.
Par conséquent, 2,5 étoiles, car les bons moments ne suffisent pas à surmonter les (très) mauvais.
C'est mon jugement. Je comprends que ce livre ait pu plaire à certains. Je crois que je passerai le prochain roman de cet auteur.
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