AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Takalirsa


Voilà une histoire très originale, dans la lignée des contes ancestraux et en même temps très moderne dans les thèmes abordés. Si lé début fait penser à La princesse au petit pois, l'ambiance n'est pas sans rappeler La Belle et la Bête (un château vide et sinistre malgré son faste, une malédiction qui semble peser sur le lord) ou encore La Barbe bleue (que s'est-il autrefois passé dans la cave?). Blenkinsop Castle, qui semble "vivante comme un grand monstre", fait penser à une ogresse... Il y a même un lapin blanc que l'héroïne chasse une nuit (Que tue-t-elle à ce moment-là? Son innocence?). Les références sont nombreuses!

J'irai même jusqu'à dire que la situation initiale m'a fait penser à Orgueil et préjugés: Mrs Watkins met autant d'enthousiasme et de détermination à caser ses trois filles à marier que la Mrs Bennett de Jane Austen! Mais ces demoiselles de bonne famille vont se faire lamentablement supplanter par... leur femme de chambre, Sadima. Lord Handerson (dont le patronyme fait curieusement écho à Andersen...) a en effet prévu des tests de sélection un peu particuliers, nécessitant un minimum de courage et de perspicacité. Car en réalité, "il se tramait quelque chose de magique dans le château du lord"... Ce qui ne fait pas peur à la jeune dégourdie ("Vous ne savez pas de quoi je suis capable").

J'ai beaucoup aimé la réflexion sur la liberté. Si elle se sent prisonnière de son statut social et de son sexe féminin ("Pour vous, tout est si facile"), Sadima a tout de même une marge de manoeuvre plus large que ses jeunes maîtresses enfermées dans leurs carcans et obligations ("Est-ce qu'une vie de luxe valait la peine?"). Dans ce "lit-cabane" immense voulu par Adrian Handerson, elle se sent comme dans un cocon ("coupée du monde"), libre de rêver... et de se donner du plaisir.

Le roman évoque la sexualité à plusieurs reprises, mais entre les lignes, de manière métaphorique voire poétique. La jouissance est "un point, en suspension, qu'elle savait mener jusqu'au point d'exclamation". La sortie à cheval avec le lord s'apparente à un rapport sexuel ("se laissant bercer par la lente ondulation de la croupe du cheval"). Et la recherche de "la partie manquante" d'Adrian l'occasion d'explorer son corps, comme un préliminaire à l'acte.

Ainsi Flore Vesco nous livre un texte qui surprend constamment: entre magie, amour, secrets, on ne sait jamais où elle va nous mener! Et c'est captivant.
Lien : https://www.takalirsa.fr/d-o..
Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}