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01 novembre 2016
Dans l'introduction (voir sur le blog "entre les lignes entre les mots" Roland Pfefferkorn parle, entre autres, d'une riche production de concepts, de rupture avec « la complémentarité « naturelle » des sexes », des obstacles au mouvement pour l'égalité (l'égalité n'est pas d'ores et déjà advenue), de « chaine internationale du care », de racisation du sexisme, d'antiféminisme larvé, de dimension sexuée dans les sciences sociales « la dimension sexuée reste longtemps au second plan, quand elle n'est pas absente, en tant qu'axe stratégique de réflexion et d'investigation », de produits de rapports historiques et sociaux, de conflits au sein de la « société conjugale », de salarisation, de séparation et de hiérarchisation, d'articulation des différents rapports sociaux, « rapport de classe, de sexe, de racisation » comme nécessité…

Suite à ma lecture de la première édition, j'avais rédigé une note (https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2012/05/22/les-rapports-de-sexe-de-classe-de-racisation-interagissent-les-uns-sur-les-autres-et-structurent-ensemble-la-totalite-du-champ-social/)
Je n'ai pas confronté les deux éditions. Je ne reprends pas ici ce que j'avais écrit, même si sur certains points, je ne m'exprimerai plus de la même façon.

Je voudrais néanmoins souligner la force de certaines analyses : la place du travail (salarié et domestique), le caractère systémique de l'oppression des femmes et son caractère non-réductible au capitalisme, la « dialectique production/reproduction », la socialisation différentielle des sexes.

Il me semble que certaines parties sont particulièrement intéressantes : rapports sociaux, division sexuelle du travail, production historiques particulières, coextensivité et consubstantialité des rapports sociaux, « La première originalité du concept de rapports sociaux de sexe par rapport à d'autres conceptualisations (en termes de système de sexe / genre ou de mode de production domestique par exemple) réside dans le fait qu'il est construit explicitement en articulant de manière co-extensive et consubstantielle les rapports de classe, les rapports de sexe et les rapports de racisation » (En complément possible : Danièle Kergoat : Se battre disent-elles…), histoire et critique de la notion de genre, limites des théorisations queer, etc.

Par ailleurs, je signale que je ne partage pas certaines appréciations sur des textes de Geneviève Fraisse, Judith Butler, Monique Wittig, Joan Scott, par exemple.

Dans sa postface (voir sur blog "entre les lignes entre les mots), Catherine Vidal indique que « le clivage entre les sexes élaboré par les philosophes, théologiens, historiens et naturalistes des siècles passés est perçu par beaucoup comme le reflet d'une nature humaine éternelle. ». Elle aborde, entre autres, les questions de « plasticité cérébrale », de la capacité du cerveau humain à se façonner selon l'histoire propre de chacun-e, « Rien n'est à jamais figé ni programmé dans le cerveau depuis la naissance », d'environnement sexué, d'interactions physiques ou orales, de dépassement du « dilemme classique qui tend à opposer nature et culture », de la biologisation des comportements humains, de l'origine des « différences »…

Je reproduit ma précédente « conclusion » : « L'oppression des femmes résulte d'un fonctionnement systémique qui n'est en aucun cas réductible au système capitaliste ». Il est donc regrettable que les dimensions sexuées des rapports sociaux ne soient pas systématiquement pris en compte par les universitaires et les groupes se réclamant de l'émancipation.

Cette courte mais dense présentation des théorisations matérialistes féministes, « construire des concepts nouveaux pour penser les rapports antagoniques entre la classe des hommes et celle des femmes », me semble à la fois synthétique et suffisamment diversifiée, pour une première approche de l'histoire de certains débats. Elle ne saurait dispenser de lire et d'étudier les textes produits par les féministes elles-mêmes.
Lien : https://entreleslignesentrel..
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