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Critique de Calimero29


Yvonne, 80 ans, vend la maison où elle a vécu heureuse pendant 60 ans, se sépare de sa vieille chienne pour rentrer en EHPAD car elle n'a plus d'autre choix.
Cette BD m'a bouleversée et j'ai été traversée par un panel d'émotions intenses: pleurs, sourires, tristesse, mélancolie, espoir que je vais essayer de transcrire en mots.
Un plongeon, c'est violent avec le passage brusque, en apnée, d'un milieu dans un autre; cette métaphore pour décrire l'arrachement à ce qui a fait toute sa vie (lieux, objets, amis, animaux....) et la propulsion dans un nouveau monde est très juste. Yvonne, après une période d'abattement, nous donne une belle leçon de vie à l'aube de la sienne en sachant profiter et faire profiter les autres de chaque moment de joie, d'amitié, voire d'amour, fût-il minuscule. Les encarts off qui retranscrivent les pensées intimes d'Yvonne, déchirent le coeur par leur justesse, leur tristesse. le sentiment de solitude et d'abandon qui s'empare d'elle lorsque la visite de ses proches est annulée serre la gorge.
Cette BD est aussi une photographie d'un EHPAD, milieu que Séverine Vidal connaît bien puisqu'elle y a organisé des ateliers d'écriture. C'est l'infantilisation des résidents, les activités peu adaptées, des règles-carcan qui brident la spontanéité, le manque criant de personnel mais c'est aussi l'empathie des personnels soignants auquel un hommage appuyé est rendu grâce au personnage de Youssef, les liens qui peuvent se créer entre résidents.
Les dessins et surtout les couleurs pastel du graphiste entourent l'histoire d'une sorte de halo de tendresse et de douceur qui accompagnent parfaitement les propos de l'auteure.
Cette BD nous renvoie à notre propre finitude ou à celle de nos proches avec une sourde inquiétude, la peur enfouie de se perdre, d'oublier jusqu'à ce qui fait la personne que nous sommes.
Je referme cette BD mais l'émotion, elle, ne disparaît pas.
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