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Citations sur Le monde d'Homère (20)

C'est précisément dans une tombe d'Ischia, une île de la baie de Naples, que fut trouvée en 1955 une coupe datable des environs de 720 avant J.-C. et qui contient la première mention écrite faisant allusion aux poèmes homériques. C'est ce qu'on appelle un "objet parlant" - la coupe elle-même est censée s'adresser au buveur:
"Je suis la coupe, bonne à boire, de Nestor. Celui qui y boira sera pris aussitôt du désir d'Aphrodite à la belle couronne".
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Eschyle, Sophocle et Euripide sont nourris d'Homère, et tout particulièrement de l'Iliade. Le monologue intérieur, invention du poète de l'Iliade... reparaît avec éclat dans la tragédie... La tragédie projette sur la scène les héros de l'Iliade, pour les briser. Et pourtant, Hector, dans l'ensemble des tragédies conservées, n'apparaît pas comme un héros tragique, sans doute parce qu'entretemps il est devenu "barbare". La seule tragédie dans laquelle il tient un rôle est le "Rhésos" qui nous est parvenu avec les œuvres d'Euripide, mais date très vraisemblablement du IVe siècle avant J.-C. Achille l'a définitivement emporté sur Hector.
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Le signe du caractère impitoyable de la guerre réside dans le refus de faire des prisonniers. Ce refus est exprimé deux fois. Au chant VI, le Troyen Adraste est capturé vivant par Ménélas. Il le supplie de l'épargner, promettant que son père, qui est riche, sera disposé à verser une immense rançon "en or, en bronze et en fer travaillé". Ménélas est prêt à se laisser persuader, amis Agamemnon intervient:

"As-tu donc eu si fort à te louer des Troyens à ton foyer ? Non, qu'aucun d'eux n'échappe au gouffre de la mort, à nos bras, pas même le garçon au ventre de sa mère, pas même le déserteur ! Que tous ceux d'Ilion ensemble disparaissent !"
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Dès l'Antiquité on a identifié l'île des Phéaciens à Corcyre, aujourd'hui Corfou, dans les îles ioniennes à l'ouest de la Grèce. Encore en 1797, lorsque Bonaparte s'empara de Corfou qui appartenait à la République de Venise, il signala que "l'île de Corcyre a été, selon Homère, la patrie de la princesse Nausicaa" et nota que l'archiprêtre de l'île, en recevant l'officier français commandant les troupes de débarquement, lui remit solennellement un exemplaire de l'Odyssée.
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Il est impossible de faire coïncider une épopée et une fouille. Il est aussi raisonnable de chercher la Troie d'Homère à Troie que d'espérer trouver le cor de Roland à Roncevaux. Si vous voulez vous représenter la Troie d'Homère, ne vous rendez pas sur la colline d'Hissarlik. Même le Guide bleu de Turquie est obligé de constater que le site est décevant. Lisez plutôt l'Iliade ou regardez une collection de vases grecs où bien des épisodes de la guerre légendaire sont représentés.
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« Homère, dieu pluriel, avait œuvré sans ratures, en amont et en aval à la fois, nous donnant à voir l'entier pays des hommes et des dieux. »

Pierre Vidal-Naquet, citant René Char.
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Homère est pour les historiens des religions une source importante, à côté de beaucoup d'autres. N'oublions pas qu'Homère, ou les Homères, dans l'hypothèse plus probable où le poète de l'Odyssée n'est pas le même que celui de l'Iliade, n'est pas un théologien mais un aède (chanteur). Il cherche à séduire ses auditeurs. Il le fait parfois, notamment quand il s'agit des dieux, avec humour, en sachant très bien que ses auditeurs le prennent pour ce qu'il est, un conteur. Savoir quelle était sa propre religion est une tâche impossible. Autant le poète de "La Chanson de Roland" est un chrétien affirmé qui partage le monde des hommes entre ceux qui ont la vraie foi et les autres, dévots de Mahomet et d'Apollon (sic), autant le poète homérique n'est lié par aucune orthodoxie. Il peut plaisanter avec les dieux, et, à vrai dire, ne s'en prive pas. (p. 79)
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Les aèdes (chanteurs) étaient capables à quelques années d'intervalles de reproduire, avec peu de variantes, des épopées purement orales. Le même phénomène a été observé en Afrique, en Océanie et dans d'autres sociétés, par exemple dans le Kurdistan. Cela dit, il est difficile de ne pas mettre en rapport la fixation des chants épiques et le développement de l'écriture alphabétique empruntée par les Grecs aux Phéniciens aux environs de 900 avant J.C.
Toute la question est de savoir quand les textes ont été fixés. Très tôt selon certains savants, pour d'autres pas avant 560 avant J.C. lorsque Pisistrate, "tyran", c'est-à-dire chef non élu d'Athènes, décida d'en donner une édition officielle. Ce sont là deux hypothèses extrêmes. Ce qui est certain est que ces textes, entre le moment où ils ont été fixés et l'année 1488 où ils ont été imprimés, ont peu varié. L'Iliade comme l'Odyssée portent la marque d'un compositeur "monumental" sachant ce qu'il va dire du début à la fin. (p. 23)
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La cité grecque était un "club d'hommes", c'est-à-dire que les femmes en étaient exclues. Dans la démocratique Athènes, elles n'avaient évidemment pas le droit de vote. Cependant depuis 451, seules les Athéniennes pouvaient mettre au monde des Athéniens. Ce modèle n'était pourtant pas unique. A Sparte, les filles, sans faire la guerre, étaient élevées comme des garçons, et montraient leurs cuisses, ce qui choquait beaucoup les Athéniens. L'imaginaire grec a cependant créé les femmes guerrières, égales des hommes, voire supérieures, les Amazones. [...] Certains modernes ont été assez naïfs pour croire que ce "peuple de femmes" a réellement existé et certaines féministes les ont revendiquées comme leurs devancières, nouvelle preuve de l'influence de l'imaginaire grec sur nos modes de pensée. (P. 94)
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Mortalité, immortalité, là est le fossé essentiel. Les dieux n'ont pas le même sang que les hommes, le leur s'appelle l'ichôr. Ils ne consomment ni vin ni pain, mais du nectar et de l'ambroisie, ce dernier mot signifiant d'ailleurs "boisson d'immortalité". (p. 80)
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