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Critique de Notos


Un ouvrage qui parle de luttes plus que de forêts, et l'on peut s'attendre à être un peu déçus par le titre si l'on s'y fie trop.
Plaidoyer vibrant pour les territoires de résistance, ce livre offre des réflexions intéressantes sur les zones à la marge, les bordures, ce "dehors rejoignable" qui échappe à une société reposant sur la gestion, l'administration et le contrôle de plus en plus d'espaces, qu'ils soient physiques ou mentaux.
Dans cet argumentaire où l'anarchisme et la géographie se tutoient, la forêt tient lieu de métaphore plutôt que de matière première : elle représente ce lieu foisonnant, habité, indéchiffré, qui agace les esprits planificateurs et galvanise les êtres (humains ou non) qui refusent d'être mesurés, comptabilisés, administrés puis finalement parqués en zones bien définies, parcs naturels ou zones exploitées "durablement". le développement partisan prend cela dit largement le pas sur les évocations de scènes forestières, fussent-elles de lutte : quelques lignes par chapitre, tout au plus, servent de base ou d'illustration à une pensée qui s'éloigne vite des frondaisons arborées.
Critique d'une idéologie ambiante qui se construit de nos jours sans trop susciter de questionnements, où le "durable", le "protégé" et le "stockage carbone" sonnent comme des incantations providentielles, Être Forêts a le mérite de remettre en cause un statu quo confortable sur un sujet plus que jamais d'actualité, le territoire et ses usages. À l'heure où le gaspillage des ressources est devenu patent, où l'attention se reporte sur les problématiques "locales", questionner l'habitat, les forces de vie qui l'habitent et leurs valeurs intrinsèques semble une démarche aussi évidente qu'absente des débats publics.
On pourrait dire en conclusion que ce livre est un peu comme une forêt : vous n'y trouverez peut-être pas ce que vous chercherez, mais ce qui s'y cache ne manque pas d'intérêt.
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