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Critique de daniel_dz


J'aime beaucoup ces livres qui continuent à m'occuper la tête après la dernière page. C'était le cas avec celui-ci, quand j'ai commencé à me demander pourquoi l'auteure avait mis sous une même couverture deux récits qui à première vue n'ont rien à voir l'un avec l'autre. Pourquoi les avoir rassemblés ?

Un des deux récits raconte comment une femme se fait harceler par son patron. Il s'agit ici d'un harcèlement moral. Elle a osé le contredire en public, il va la casser. La réduire à un meuble, la privant de travail, fermant toutes les portes de sortie. C'est glaçant, c'est horrible. Cela se passe dans la vraie vie, malheureusement. le portrait est criant de vérité, l'analyse est remarquable. On en sort marqué.

C'est le récit dominant.

On en oublie presque l'autre récit, celui d'un homme qui, la mort dans l'âme, met fin à la relation qu'il a avec une femme dont il est éperdument amoureux. Elle l'aime aussi, probablement. Mais elle ne le lui dit pas avec les mots qu'il attend. Elle n'exprime pas ses sentiments. Alors, pour lui, cela devient insupportable et il décide de rompre. Elle le remercie pour tous les bons moments et elle part, calmement, sans rien dire d'autre. Elle reste elle-même. Et lui se noie dans son travail de médecin pour ne plus penser à elle…

À côté du premier récit, celui-là paraît presque doux.

Et donc, pourquoi avoir rassemblé ces deux récits-là ? Dans les deux cas, j'y ai vu une personne qui fait du mal en voulant rester elle-même. le patron du premier récit veut préserver son autorité et il casse celle qui s'y oppose; la femme du second récit reste fermée dans son mode d'expression, au désespoir de son amoureux. Mais le premier casse par méchanceté tandis que la seconde casse, je dirais par maladresse. Dans le premier cas, il n'y a pas solution pour contrer la violence, si ce n'est la violence. Dans le second cas, il pourrait y avoir une solution si on laissait à la confiance le temps de s'installer.

On pourrait aussi se placer du point de vue des autres personnages: dans le premier récit, on pourrait dire que la femme fait du mal à son patron, sans en imaginer l'ampleur; dans le second récit, on pourrait dire que l'homme fait du « chantage affectif », qui n'est pas des plus sains.

Dans le premier récit, le harcèlement est explicite et violent. Dans le second, le harcèlement est, pour autant qu'on puisse parler de harcèlement, plus insidieux.

Lisez donc ! Et faites-vous votre scénario ! Ou bien lisez sans vous poser de questions: pourquoi faudrait-il tout s'expliquer ? Ce livre n'en sera pas moins prenant…
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