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Critique de Accalia


Ceci est mon deuxième roman de cette auteure. Après Rien ne s'oppose à la nuit, je me suis laissée tenter par les heures souterraines, grâce à une critique sur un blog que je suis ( mais je ne me souviens plus duquel…donc je remercie cette personne sans savoir à qui m'adresser!).


Je ne regrette pas cette lecture, mais…mon dieu, que c'est déprimant, c'est triste…c'est étouffant en fait.
C'est bien simple, j'ai dévoré ce roman. Je n'ai pas pu le lâcher, il fallait que je sache, que je continue tout le temps. C'était impressionnant.
Cette écrivaine à une très belle écriture, très agréable et soignée, je trouve. Il n'y a rien à redire là-dessus. Mais les thèmes qu'elle choisit sont d'une tristesse…


J'ai beaucoup aimé le titre qui fait référence aux heures qu'on passe à se déplacer par jour pour se rendre à notre lieu de travail. On prend toujours le même trajet, jour après jour, on finit par le connaitre par coeur, par ne plus vraiment y penser. Toutes ses heures qu'on passe sous terre, dans les rers, les métros, sur les quais… à attendre.
Tant qu'on est heureux d'aller au travail, on y pense pas, ou pas trop. Mais dès que cela change, il n'y a plus que ça : devoir commencer et terminer une journée difficile par des heures de transports en commun…

Dans ce roman, Delphine de Vigan s'attaque à un grand tabou : l'harcèlement au travail.


Il y a donc deux personnages : Mathilde et Thibault, deux êtres humains, qui n'ont absolument rien en commun.
On change de personnage d'un chapitre à l'autre et on voit évoluer ces deux personnages à travers une unique journée : se lever, se préparer, aller travailler, la journée et la fin de la journée.


Alors que je me moquais un peu des états-d'âme de Thibault ( la fin de son histoire d'amour n'a pas vraiment réussi à me toucher, je dois l'avouer) , j'ai suivi avec passion l'histoire de Mathilde.


J'ai été horrifiée, indignée. J'ai toutes les peines du monde à croire que des gens comme Jacques puisse vraiment exister. Qu'ils puissent vraiment être aussi ignobles, aussi cruels.

Quel est l'intérêt? Je vis peut-être dans un monde de bisounours, mais qu'est-ce que cela peut bien apporter à un homme de torturer une femme au point de la détruire psychologiquement??? Je ne comprends pas.


On suit toutes les étapes une à une dans la tête de Mathilde : ce qui a tout déclenché, le début des remontrances, les méchancetés, les mesquineries, la prise de pouvoir, son dépouillement…jusqu'à l'isolement et l'acharnement. C'est moche. On nous parle des "lois de l'entreprise" comme quoi les faibles et les petits ne peuvent survivre, qu'il ne faut jamais s'arrêter, que c'est chacun pour soi…mais à ce point là, c'est du n'importe quoi!


Ce qui est impressionnant, c'est le silence de la part de la DRH (jusqu'au moment où elle ne peut plus fermer les yeux), mais surtout de ses collègues, qui, depuis des mois, voient tous les jours ce qui ce passe. Et personne ne bouge. Cette lâcheté, cet égoïsme sont incroyables.
Je pense que je serais incapable de ne rien faire, de juste regarder et attendre que cela passe en espérant ne pas être la prochaine. Je ne comprends pas comment est-ce qu'ils ont pu laisser la situation aller jusqu'à là sans bouger. C'est moche.


[Attention, je dévoile la fin]


——————————————

C'est sans hésiter un très bon roman, très bien construit, passionnant et bien écrit. Mais c'est définitivement trop (oppressant, dur…) pour moi. Je crois que je vais arrêter de lire les romans de cette dame.

Lien : http://writeifyouplease.word..
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