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Critique de camati


« D'après une histoire vraie » est à la fois étrange, effrayant et fascinant. J'ai eu du mal à accrocher au début parce que L. est un personnage déroutant qui m'a mise mal à l'aise. Je la sentais malfaisante.
Le thème du roman pourrait se résumer à ceci : fiction ou réalité dans la littérature. Mais plutôt que de faire de son livre une tribune, un lieu de débat, Delphine de Vigan a utilisé la fiction – enfin, je crois – pour montrer que la frontière entre fiction et réalité peut être bien mince. Y en a-t-il une d'ailleurs ? Ou bien un roman est-il un mélange des deux ? Tout au long de ma lecture, je me suis posé de nombreuses questions sur la fiction et le réel ainsi que sur la santé mentale. Qui est qui ? Qui fait quoi, qui croire ? Qu'est-ce qui est vrai ? Qu'est-ce qui ne l'est pas ?
Etant moi-même auteure (de littérature enfantine), je sais quelle part de moi, de ma vie et de fiction composent mes histoires. Je crois que même si, pour le lecteur, il n'y a apparemment pas d'éléments autobiographiques, tout texte parle de l'auteur, ne serait-ce que par les situations qu'il décide de raconter, son style d'écriture et le choix des mots.
On peut se demander si la réalité dépasse la fiction, ou l'inverse, ou si elles sont étroitement entremêlées. Mais on peut se poser la même question à propos de la mémoire. Prenez plusieurs témoins d'un même accident : pourquoi ont-ils parfois des versions différentes ? Ou même une conversation : pourquoi une phrase est-elle interprétée de plusieurs façons différentes ?
Alors l'idée que l'on se forge de la réalité vient-elle de la réalité elle- même ou de nous, du prisme à travers lequel nous la regardons ?
Donc finalement, avec ce roman qui au départ me dérangeait, moi qui avais été très touchée par « Rien ne s'oppose à la nuit », Delphine de Vigan a réussi un tour de force en nous livrant cette « autofiction », pour reprendre le terme de Raphaëlle Leyris du Monde des Livres. Cela ne peut que conduire le lecteur à s'interroger sur sa position quant à la fiction. Alors, êtes- vous prêt à vous livrer à ce questionnement ?


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