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Critique de Bougnadour


Le propre et le sale laisse supposer une vision large des perceptions que pouvaient avoir nos ancêtres, au moins sur une période, de ce qu'ils se représentaient comme propre ou sale, et de ce qui caractérisait pour eux chacun des états.
Le sous-titre précise « L'hygiène du corps depuis le moyen âge » Mais en fait ce que décrit G.Vigarello c'est seulement le rôle de l'eau dans l'hygiène du corps aux XVIème et XVIIème siècle puis au XVIIIème où celle-ci rentre en grâce.
Pour faire simple l'eau est d'abord perçue comme un danger, en ramollissant le corps et en dégageant les pores, elle laisse porte ouverte aux maladies. L'hygiène consiste donc à se nettoyer avec du linge et à cacher les odeurs avec les parfums. Pour illustrer ces faits l'auteur nous inflige d'interminables décomptes du nombre de chemises dans les inventaires de successions. Il eût été plus intéressant d'expliquer comment l'eau omniprésente dans l'hygiène des romains était exclue quelques siècles plus tard.
Si les bains publics existaient au moyen âge ils relevaient du divertissement voire de la gaudriole et de la prostitution. Cette première partie est assez pénible à digérer par sa redondance et le style lourd de l'auteur. Au XVIIIème l'eau revient en grâce pour ses vertus tonifiantes qui maintenant renforcent le corps et la circulation du sang. L'apparition des cabinets de toilette nous vaut encore un inventaire, celui des lieux d'hygiène dans les habitats. Parallèlement les parfums commencent à ne plus être en odeur de sainteté car enivrants et entêtants ils peuvent présenter un danger.
Ouvrage intéressant mais décevant sur sa forme et par un sujet traité de façon assez étroite.
Le plus passionnant aurait été de montrer que les moeurs sont influencées par la science de l'époque, que les comportements précédents sont balayés par les avancées scientifiques et que chaque siècle est victime de son scientisme.
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