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Critique de Zephirine


De la poésie, Christian Viguié nous dit que « si elle passe par les mots, elle ne se réduit pas à la magnificence des mots. Elle est d'abord le produit d'une expérience sensible. Elle relève de l'ordinaire affirmant que le réel a encore besoin d'accoucher du réel. »
Ce réel poétique, on le retrouve dans chaque strophe de chaque page de Damages.
« J'ajoute un ciel
A chaque chose
Un ciel à chaque pas… »
La mort de la mère, celle du père, sont là, palpables à travers les paysages, les choses de la vie. « le monde se renverse/ à cause d'une mort » Les morts habitent toujours ce monde, d'une façon différente, Ainsi s'adresse-t-il au père en l'invitant à revenir, « à surgir pareil à un parfum/ ou s'accorder à la forme d'un nuage ». Et il y a la mère disparue qu'il cherche « au milieu des choses qui n'ont plus de nom »
Cette mort est toujours là, très proche jusque dans l'air qu'il respire et « dans toutes les choses qui s'inversent comme l'enfance ». La mort permet ce retournement, elle est tout le contraire d'un grand silence, d'un néant et en cela, les paroles de deuil du poète sont apaisement.

Christian Viguié parle «la langue de l'arbre », il réinvente le nom de la colline et c'est en marchant « lentement avec les mots » qu'il écrit le monde.
Dans l'évocation simple de la nature, on a l'envie soudaine de joindre notre chant à celui du poète, ce chant « qui annulerait la sentence lente de naître ou de mourir »
Cette poésie de l'ordinaire, on l'effleure du bout des doigts et du regard dans ce recueil pudique « chant de deuil, un presque murmure » qui nous pénètre et nous émeut

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