Au cœur de la logique informelle, se trouve une interrogation à la fois élémentaire et passionnante : comment faisons-nous pour construire, jour après jour, notre pensée ? Par quelles opérations de l’esprit parvenons-nous à élaborer des conclusions nouvelles, à partir de connaissances anciennes ? La réponse est simple : nous déployons des raisonnements. Ce sont eux qui nous permettent de forger des savoirs et des jugements bien établis, en lesquels nous pouvons avoir confiance, au moins dans une certaine mesure.
Apprendre la rhétorique, c'est faire l'expérience de la modestie, partir en quête d'une pierre philosophale, d'un pouvoir jamais acquis. Il ne cesse de se dérober, à mesure que nous croyons en percer les secrets.
C'est d'ailleurs ce que l'on a appelé la " loi de Brandolini '' : la quantité de temps et d'énergie nécessaire pour dénoncer des idioties est très largement supérieure à celle nécessaire pour les énoncer.
Les concepts mobilisateurs constituent un procédé profondément déloyal. Ils ne se contentent pas de mettre tout le monde d’accord : ils musellent l’expression du désaccord.
"loi de Brandolini" : la quantité de temps et d'énergie nécessaire pour dénoncer des idioties est très largement supérieure à celle nécessaire pour les énoncer.