Même s'il s'inscrit toujours dans la tradition picturale du dolce stil novo, ses femmes nobles correspondent parfaitement aux idéaux poétiques que la peinture devait dépasser, comme il affirme lui-même, suivant une concentration sur le rendu et l'exaltation émotive des quatre composants de la rhétorique lyrique - les yeux, la bouche, les cheveux, et les mains - qui conduira à la formation d'un dialogue inédit entre la personne représentée et son spectateur, en établissant un rapport délicieusement psychologique.
On peut aussi voir les empreintes digitales de Léonard de Vinci dans le travail qui consiste à nuancer la couleur, comme c'est l'usage à l'époque, un travail constant des surfaces qui visent à vivifier l'épiderme et l'environnement, en concentrant l'activité du bout des doigts là où l'atmosphère doit plus significative.
Une belle voix, bon musicien, habile déjà pour le dessin, mais réfractaire aux études régulières, au latin et mathématiques, et obstinément gaucher avec une écriture de droite à gauche. Léonard restera toute sa vie un " Omo sanza lettere", ainsi qu'une source de curiosité et d'intolérance pendant sa jeunesse : quant aux élucubrations sur des prétendus traumatismes et abandons pendant l'enfance, aucun document ne l'atteste.