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Critique de babel95


« Racontez un souvenir d'enfance »…. On échange quelquefois des souvenirs, avec des amis, avec sa famille, mais les vrais souvenirs, ceux qui vous marquent, on les garde souvent au fond de son coeur….

Marinca Villanova, dans son premier roman, Les dévorantes, nous brosse un portrait de trois femmes, Emma, Angèle et Karine : la grand-mère, la mère et la fille, femmes en souffrance qui ont malgré tout un point commun : elles n'ont pas su tisser de lien d'affection avec leur fille, et les relations qu'elles entretiennent avec elles sont toujours conflictuelles. Ce sont des « dévorantes ».
Marinca Villanova va nous faire cheminer avec ses trois héroïnes. Nous faisons la connaissance d'Emma alors que jeune mariée elle part pour le Maroc avec Louis, médecin militaire. La seconde guerre mondiale vient d'éclater. Emma qui souhaitait un garçon, donne naissance à Angèle ; Angèle qui se dresse contre sa mère et lui préfère la compagnie de Mahjouba, la nourrice marocaine, simple et humaine. le retour de la famille en France s'effectue sans aucune explication. Les liens avec le Maroc se rompent brutalement. On retrouve Angèle jeune fille, puis jeune femme insatisfaite, mariée à Paul. C'est la naissance de Karine – une petite fille maigre, terne. Décevante. Karine parvient à échapper à une mère agressive et manipulatrice et fait de son mieux pour se construire avec Antoine qui l'accepte telle qu'elle est et l'aide. Puis c'est la naissance d'Héloïse….
La malédiction semble se reproduire inéluctablement de génération en génération ; si le paysage et l'époque changent, si les conditions matérielles diffèrent, le manque d'amour maternel se manifeste toujours avec la même violence. Comment pourrait-on arrêter ce cycle infernal ? les femmes de cette famille sont-elles condamnées à reproduire ce schéma ?
Marinca Villanova a su décrire avec beaucoup de finesse les sentiments des trois femmes ; de petites scènes, des dialogues qui claquent mettent à nu les raisons des conflits mère/fille et tout ce que le manque d'amour maternel peut entraîner : carence affective, manque de confiance en soi, mauvaise image..
J'ai trouvé ce premier roman particulièrement bien écrit et la première partie de l'histoire, qui se déroule au Maroc, m'a beaucoup plu.
J'ai pu rencontrer Marinca Villanova lors de la rencontre organisée par Babelio à Paris, j'ai découvert une auteure sympathique, enthousiaste, qui nous a décrit sa passion pour l'écriture et ses personnages dont elle a du mal à se détacher, alors que le roman se termine.
Je partage ce sentiment…
J'ai eu l'impression que Marinca Villanova avait eu le pouvoir de mettre des mots sur des souvenirs d'enfance… sur ceux qui vous marquent à jamais.
Un beau roman, une lecture passion, qui à mes yeux se termine sur une très forte note d'espoir.

Je remercie les Editions Eyrolles de l'envoi de ce roman.
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