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Critique de Woland


Woland
30 décembre 2007
Avant d'attaquer un livre de Roland Villeneuve, auteur qui a beaucoup écrit sur la démonologie, les poisons, les créatures fantastiques, etc ..., il faut garder à l'esprit qu'il fait souvent dans le "cliché historique." Ainsi, dans ces "Poisons ...", il aura pris garde à représenter Catherine de Médicis un peu comme l'a fait Dumas, c'est-à-dire comme un personnage excessif qui se délectait des "recettes" très spéciales de Ruggieri, son parfumeur. Même remarque pour les Borgia - et sans doute pour quelques autres que vous croiserez dans cet ouvrage.
Faut-il, pour autant, ne pas lire Villeneuve, bien sûr que non. Dans son genre, il possède le souffle et la minutie du passionné et il sait emporter son lecteur avec lui comme beaucoup de romanciers actuels sont bien incapables de le faire.
Dans "Poisons et Empoisonneurs Célèbres", il nous dresse un petit précis de l'empoisonnement et des empoisonneurs à travers les âges, de la ciguë socratienne à la scandaleuse affaire Marie Besnard qui défraya la chronique en France dans les années 50. (Si Villeneuve s'arrête là, c'est parce que son livre date de 1960.)
Bien entendu, à maintes reprises, il établit le parallèle entre la sorcellerie et l'empoisonnement, que l'on appelait d'ailleurs jadis "vénéfice." Il semble que la coupable pratique de se défaire de ses ennemis par le poison soit née avec l'homme même si - le fait est avéré - ce sont surtout les femmes qui recourent à cette façon très spéciale de donner la mort.
D'Agrippine la Jeune, mère de Néron, empoisonnant l'empereur Claude afin que Néron puisse ceindre la couronne des César, jusqu'à la marquise de Brinvilliers se défaisant de son père, de son frère, de son mari ... après avoir testé ses "poudres" sur les malades des hospices de Louis XIV, des rumeurs qui voulurent voir l'oeuvre du poison dans la mort, aussi brutale que cruelle, de Gabrielle d'Estrées, ou encore dans celle d'Henriette d'Angleterre, belle-soeur de Louis XIV, la fresque de Villeneuve n'omet aucun recoin. Il évoque même la sombre silhouette d'Hélène Jégado, sinistre servante bretonne si dévouée à ses maîtres successifs qu'elle en envoya un nombre conséquent d'entre eux vérifier si l'Au-delà est vraiment meilleur que notre monde mortel. le tout ponctué de caractéristiques sur les poisons les plus utilisés - notamment l'arsenic, communément appelé le "Roi des poisons."
Ca se lit comme un excellent polar à fond historique et ça compte 300 pages chez "J'ai lu." Donc, pourquoi bouder votre plaisir ? ... ;o)
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