AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lanard


Le personnage du général hmong Teng Thao est visiblement inspiré par le général van Pao exilé aux Etats unis depuis la révolution de 1975 au Laos. van Pao, décédé en 2011, avait été impliqué par les Etat Unis dans un trafic devant fournir de l'armement aux derniers rebelles hmong encore en maquis. Ceux-ci étaient chassé comme des bêtes sauvages, jusqu'à très récemment, par l'armée laotienne dans la jungle du pays où depuis plusieurs générations ils errent affamés, sans soins médicaux et terrorisés . Ils sont probablement tous été exterminés aujourd'hui (voir le livre de Cyril Payen "Laos, la guerre oubliée" ). Contrairement au personnage du livre (Teng Thao) van Pao ne s'est pas rendu secrètement au Laos dans l'intention de faire tomber le régime communiste. Mais ce livre fut écrit au moment (probablement vers 2007) où le gouvernement laotien levait la zone militaire spéciale de Xaisomboun (2006), cette zone interdite du nord du pays qui était un véritable réserve de chasse au rebelle hmong. le récit suggère que loin de protéger ses anciens alliés hmongs empêtrés dans la jungle, les Etat unis auraient aidé le gouvernement communiste à les nettoyer son territoire de ces derniers rebelles qui compromettaient la sécurité d'un pays qui entend faire du tourisme un des piliers de son développement. Bien entendu dans tous les SAS (mais je n'en ai lu que deux), la CIA à bon dos; rien de permet d'affirmer (à ma connaissance) que la CIA a aidé à exterminer les dernier rebelles de la Zone Militaire Spéciale; c'est peut crédible. S'il y a eut aide étrangère, ce serait celle du viet-nam. Que les Etat unis (et la France) avaient connaissance de ce qui se tramait là; c'est incontestable, la Zone Militaire Spéciale figurait sur les cartes touristiques, les rapports d'Amnesty sont publics, des journalistes (dont Cyril Payen, mais bien d'autres aussi) ont livré des témoignages écrits et filmés (On y retrouve jusqu'au fameux téléphone satellite du roman, que les rebelles surveillaient comme un feu sacré).
Comme toujours dans les SAS, des éléments d'actualité donnent un caractère vaguement historique à l'aventure. Mais l'érotisme primaire, le goût infantile pour les produits de marques (champagne Taittinger Comtes de Champagne - blanc ou rosé), les expressions en anglais dans le texte arbitrairement choisies (You did a beautiful job) avec traduction en bas de page (Vous avez fait du bon boulot), la méconnaissance méprisante des peuples qu'il semble pleurer avec des larmes de crocodile (et l'indigence psychologique et anthropologique dont cela témoigne), les translittérations aléatoires des noms laotiens tout cela ne peut qu'inquiéter sur la psychologie du lectorat visé par Gérard de Villiers; lectorat nombreux semble t'il. de même on peut ne pas trouver très sain de voir cet auteur invité comme expert pour discuter des questions géopolitiques sur les plateaux de télévision.
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}