En gros, on te paye deux fois par an dans ce boulot. Tu gagnes une grosse somme d'un coup, en fonction de tes tournées, donc ça peut te donner l'impression de gagner beaucoup d'argent, mais il faut savoir envisager les choses sur le long terme. Personnellement, j'ai pas à me plaindre : on a fait les choses intelligemment, et j'ai eu la chance d'avoir vraiment pu profiter des fruits de notre labeur.
J'ai rencontré des musiciens qui savent vraiment bien s'exprimer, et pour qui j'ai eu un respect immédiat, soit pour leur travail ou pour leur façon d'être et de faire les choses. En revanche j'en ai aussi rencontré beaucoup avec qui j'ai eu l'impression de devoir me retirer vingt ou vingt-cinq points de Q.I. pour avoir une conversation. C'est découragent, et je préférerais qu'il en soit autrement.
Je me sentais parfaitement libre et désengagé à ce moment-là, parce que je ne pensais qu'à la musique, alors je me jouais du système pour minimiser mon temps de présence obligatoire au lycée.
Les profs ne cherchent plus à enseigner la logique et à réfléchir aux vrais problèmes, ils ne servent plus qu'à te faire entrer dans un sillon et s'occuper de tout pour toi. Pour cette raison, les sujets auxquels j'accordais le plus d'importance étaient la littérature, l'anglais, et l'histoire - les arts libéraux.
Mon père m'a appris ses techniques et comment se servir d'une arme en toute sécurité. C'était de grands moments père-fils. Il m'a transmis, et je la valide encore, l'idée que seul l'objectif de se nourrir pouvait justifier de tuer un animal - sinon, tu ne faisais que mépriser l'animal. Et Ça valait aussi pour la pêche, même si souvent on ne pratiquait que pour le plaisir d'attraper le poisson et de le relâcher.
On m'a toujours appris à douter et à ne pas prendre pour argent comptant ce que le monde et les choses semblaient être.
Trop de gens restent des participants passifs de la vie et ne pensent qu'à s'amuser et continuer à faire couler les dollars.