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Critique de umezzu


Ce polar de Gilles Vincent est comme une poupée… gigogne.

L'auteur commence son livre avec un personnage, Thomas Volner, photographe, envoyé en Andalousie pour un reportage sur la « mer de plastique » que représentent les milliers d'hectares de serres et de terres agricoles converties à la production de masse de fruits et légumes. Qu'importe le manque d'eau sous ce soleil de plomb… Qu'importent les conditions de (sur)vie d'ouvriers immigrés exploités, Africains ou des pays de l'Est, chapeautés par des contremaîtres marocains, logés sous des cabanes de toiles et de palettes…
Mais pendant que Volner shoote des ouvriers suants en l'absence d'eau courante dans leurs clapiers - pardon leur lieu de résidence, la petite ville de Nijar où il loge connaît une série de crimes d'enfants inexpliqués. Des gamins enlevés et jetés morts au bord des routes après un simulacre de pendaison. Les habitants sont sur les nerfs et la police piétine.

Passé cette première partie, l'intrigue évolue. Elle n'est plus portée par ce fouineur de Thomas Volner, mais par d'autres intervenants qui vont peu à peu progresser vers une toute autre problématique, liée au passé de cette petite communauté au temps du franquisme.

Gilles Vincent réussit parfaitement son entrée en matière. le lecteur en recracherait les fraises espagnoles qu'il a acheté au supermarché trois fois moins chères que leurs concurrentes françaises. le texte est fluide, la démonstration limpide (et déprimante). Puis vient le jeu des changements de personnage principal et le récit bascule dans le souvenir d'années terribles, où la chasse aux « rouges » tenait lieu d'autorisation de tuer ou de violer. L'intrigue reste efficace, mais quelque part cette volonté de lier deux sujets forts dans un seul roman, n'est pas forcément idéale.

Reste un très bon polar, à portée sociale et environnementale, qui rouvre les plaies du passé de l'Espagne.
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