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Critique de andras


Où donc Patrick Viveret est-il allé chercher un titre aussi peu vendeur ? C'est sans doute une des caractéristiques des "créatifs culturels" dont parle le livre d'être mal à l'aise avec les approches marketing d'aujourd'hui. Mais quelque soit son titre ce livre fera son chemin, j'en suis sûr. Il y a déjà une pièce de théâtre, "Le paradoxe de l'Erika" qui s'inspire d'une partie de ce texte (et aussi d'un autre livre de P. Viveret "Reconsidérer la richesse").

Le livre, préfacé par Joël de Rosnay, invite à une remise à plat des dogmes de l'économie, notamment celui qui comptabilise dans la richesse des nations tous les actes monétaires, y compris ceux qui ne servent qu'à réparer les dégâts des catastrophes, qu'elles soient individuelles comme les maladies ou les accidents de la route ou collectives comme les tsunamis ou ...le naufrage de l'Erika. Quand un pétrolier coule et abime des milliers de kms de littoral en détruisant des écosystèmes ... cela augmente le PIB du pays qui devient officiellement plus riche !

Ce n'est là qu'un des aspects pervers de l'économie mondiale que dénonce Patrick Viveret, qui sait de quoi il parle puisqu'il est magistrat à la Cour des Comptes. Il ne fait pas que dénoncer, fort heureusement. Mais ses réponses sont un peu surprenantes. Alors qu'il embrasse les problèmes planétaires, il incite à une remise en cause individuelle. A une recherche d'une spiritualité qui pourrait guider la découverte de solutions collectives. Non, il ne joue pas au gourou. Moi qui l'ai rencontré*, je peux vous assurer que son attitude est très éloignée de celle d'un gourou. Il invite simplement à se mettre "à la bonne heure" et cela a une incidence sur le rapport qu'on peut avoir avec soi-même, ses proches, ses voisins, ses compatriotes et avec les hommes et femmes de cette planète, et avec la planète elle-même.

Selon une étude très récente, il semblerait que 17% des français sont déjà dans une démarche similaire. On commence à les appeler les "créatifs culturels" mais Patrick Viveret qui se méfie peut-être de cette traduction littérale de l'américain propose de les appeler les "coopératifs ludiques". Mais de quoi s'agit-il ? Je vous laisse le découvrir en lisant ce livre, qui m'a vraiment beaucoup intéressé.

* lors des rencontres du 6 au 9 juillet 2007, au Parc de la Tête d'Or à Lyon, appelées "Dialogues en Humanité".

(cette note de lecture a été rédigée le 12 Juillet 2007)
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