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Critique de colimasson




Cet album est beau. Il fait de l'effet, avec sa couverture magistrale, ses traits racés, la sobriété du dessin en noir et blanc, et son épaisseur. Rien que pour ça, j'aimerais pouvoir aimer l'histoire de Polina. Malheureusement, il faut bien l'avouer, ces critères ne font pas tout. Au-delà des aspects très engageants de l'album, l'enthousiasme n'a pas suivi. J'ai trouvé une histoire intéressante mais à la progression et au dénouement convenus ; un personnage que l'on suit de l'enfance jusqu'à l'âge adulte et que l'on croît connaître, mais auquel je n'ai pas réussi à m'attacher une seconde.



Polina fait ses premiers pas dans l'univers de la danse classique à l'âge de six ans. Portant déjà en elle les germes de sa gloire future, elle passera sa jeunesse à l'école de danse puis au théâtre.



Rapidement, Bastien Vivès aborde les questions essentielles de l'amitié puis de l'amour, comme des passages obligés qu'il faut bien se coltiner pour donner un semblant de réalisme à l'histoire d'une adolescente. Tout ceci cache la véritable ambition poursuivie par l'auteur : montrer l'accomplissement de la destinée d'une artiste dans le milieu dans lequel elle excelle.
On trouve ici les thèmes et les questions que l'on retrouve partout où le sujet est traité : faut-il suivre son coeur ou sa raison lorsqu'il est question de mettre en jeu sa carrière ? Faut-il s'engager sur des chemins balisés ou tenter de révolutionner d'anciennes conceptions ? Peut-on sacrifier ses amours et ses amis à l'exercice de son art ? le bonheur se trouve-t-il dans la réussite professionnelle et artistique ?



Finalement, on nous plonge Polina dans le milieu de la danse classique, mais n'importe quel autre domaine aurait pu convenir : la musique, le dessin, la boxe, la natation… Ce n'est pas plus mal et cela évite de se taper les écueils habituels des oeuvres qui abordent le domaine du ballet. Ici, les questions du surmenage physique, des douleurs corporelles et des règles propres au monde de la danse sont survolées. Bastien Vivès dessine une ou deux cases à ce sujet pour se donner bonne conscience et retourne aussitôt aux questions qui l'intéressent le plus. On devine que Polina le représente dans ses interrogations artistiques les plus personnelles, et peut-être est-ce pour cette raison que l'évolution de l'héroïne ainsi que l'aboutissement de sa carrière sont-ils si convenus ? Cherchant à se rassurer, Bastien Vivès offre à son lecteur une histoire secouée par quelques petits soubresauts dramatiques qui justifient l'épaisseur de l'album. Mais en tournant la dernière page, Polina disparaît dans des souvenirs vagues et confus.


Lien : http://colimasson.over-blog...
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