AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Francinemv


Quand Bastien Vivès s'attaque au polar, avec la complicité de Martin Quenehen au scénario ça donne Quatorze juillet. Une réussite parue chez Casterman !

Le roman graphique s'ouvre sur un village désert du Vercors et nous mène au cimetière où se déroule l'enterrement du père de Jimmy, jeune gendarme solitaire qui prépare son examen afin de devenir officier.
Cette entrée en matière n'est pas anodine. Elle nous aide à mieux comprendre pourquoi Jimmy qui semble si indifférent à tout - aux propos douteux des autres gendarmes comme aux avances de sa collègue - va soudain se prendre de sympathie pour Vincent un peintre parisien au profil houellebecquien et sa fille Lisa, venus tous deux faire le deuil de leur épouse et mère décédée dans un attentat.

L'atmosphère est lourde et anxiogène, les personnages et les rapports au sein du trio Jimmy, Vincent, Lisa ambigus … L'absence des regards cachés derrière les lunettes noires, les visages parfois dépourvus d'yeux viennent accentuer notre trouble.
L'intérêt de Jimmy pour Vincent, son désir de l'aider à se venger des terroristes va peu à peu tourner à l'obsession. Jusqu'où cela va-t-il le mener ?

Une intrigue avec en toile de fond une France sous tension traumatisée par les attentats, hostile aux migrants, divisée où tout le monde se côtoie sans se comprendre et s'affronte : altermondialistes qui combattent l'industrie agro-alimentaire, autochtones racistes, jeunes de la banlieue voisine et qui fait résonance avec les attentats de Paris, Nice et l'acte héroïque du gendarme Beltrame.


Pour un tel récit le choix du noir et blanc s'imposait. Les ambiances nocturnes sont admirablement rendues par de splendides planches muettes dans lesquelles Bastien Vivès montre sa parfaite maitrise de l'utilisation de la lumière.

Comme tout bon polar qui se respecte, le dénouement nous amène à tout remettre en question et libre à nous d'interpréter la dernière planche comme bon nous semble.
Commenter  J’apprécie          41



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}