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Critique de gouelan


Blanche vit avec sa famille dans la Presqu'île de Plougastel, dans le village de Kerbiel. Au début du XXè siècle, la vie à la ferme est rude. du matin au soir, il faut s'activer dans les champs plantés de fraises, de petits pois…Le soir, à la veillée, on continue les travaux devant la cheminée, pendant que la grand-mère conte une vieille légende.

Les le Gall ne sont pas à plaindre. Les fraises se vendent bien. Hommes et femmes portent de beaux costumes ; les rubans, les gilets et les coiffes resplendissent de couleurs, les armoires sont remplies de beaux linges, et les bourses se remplissent de pièces d'or. À la petite fleur bleue (le lin) a succédé le fruit rouge.

La vie paraît paisible malgré la charge de travail quotidienne et les souvenirs douloureux.

Cependant, Blanche rêve d'aventures depuis qu'elle est toute petite. Sa Bretagne, dans ce Finistère nord, avec ses petits champs, ses petites fermes, ses bancs coffres posés devant les lits clos… les traditions, tout cela finit par l'étouffer, malgré l'horizon insaisissable qui s'ouvre sur l'Océan.
Plus que tout, elle souffre du regard des autres, des critiques, des jugements.

L'occasion se présente pour elle de partir découvrir les plaines immenses et fertiles du Canada. Elle fera partie des émigrants, partant de Saint-Malo sur le Malou, pour conquérir ces grandes étendues au climat rigoureux.
Avant la charrue, il faudra d'abord se servir des haches pour défricher le terrain !
À Saskatoon on peut vite se laisser gagner par le découragement : « partout de l'eau, rivières en crue, terres inondées, chemins défoncés … Les distances, les constructions, les habitudes, les salutations, les règles de politesse, tout était autre. »

Mais finalement, c'est ce que Blanche était venue chercher ici, dans cet ailleurs. Une vie bien à elle, des projets qui lui sont propres, une liberté qu'elle n'aurait pu avoir dans son village de Kerbiel, où les traditions et les règles sont incontournables. Elle s'adapte à cette communauté de Saint-Brieux, fondée en partie par les émigrants du Malou, essentiellement des habitants des Côtes du Nord.

En parallèle on suit la vie de sa soeur restée au village. le monde bouge et les Plougastels, malgré les apparences, ne restent pas en arrière. Un syndicat des fermiers fraisiéristes s'installe à Plymouth, garantissant leurs intérêts, les machines agricoles font leur apparition…

Tout va pour le mieux jusqu'à ce que la guerre éclate. le monde s'arrête…La neige continue de tomber, sur le Canada, de son innocente blancheur. Puis la vie redémarre…

Un roman de terroir agréable où l'on s'immisce dans la vie de cette famille de Plougastel. Un regard sur ce passé qui semble tellement loin de nous. On apprend l'histoire des paysans bretons de la Presqu'île, leur courage, leur fierté, leurs traditions. Blanche l'exploratrice, la voyageuse, nous fait découvrir une belle histoire de famille, ainsi qu'une leçon de courage et de dévouement.

Le lexique à la fin du livre est le bienvenu pour traduire tous ces mots bretons qui sonnent bien à l'oreille, mais dont je n'y comprends pas grand chose ! Il y a aussi une note historique concernant la communauté de Saint-Brieux, ainsi que sur le personnage d'Amédée-François Frézier. Frézier et les fraisiers. Il ramena cinq plants d'une nouvelle espèce de fraisier dite Blanche du Chili en 1714. Il en planta un dans sa propriété de Plougastel.

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