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Critique de Jean_Cauderan


Ce roman (qui parfois apparaît aussi sous le titre "Les cochons de la colère") possède l'une des qualités les plus appréciables d'un roman, selon moi : on y découvre une voix très particulière, très présente, faite d'autodérision, de la concupiscence adolescente et irrépressible pour les femmes et d'une lucidité bien cachée derrière le délire. Et l'on est emmené par cette voix rieuse, on retrouve le bouquin comme on retrouverait un bon copain qui nous raconterait des histoires jubilatoires.
L'écriture est cascadeuse dans les deux sens du terme. Les longues phrases sont des descentes bondissantes et méandreuses, mais pourtant coulant bien, vivement et fraîchement. Elles sont aussi des cabrioles risquées dont on se demande si leur auteur ne va pas se casser la gueule à tout moment, et dont on admire l'atterrissage improbable.
Et ce roman n'est pas qu'une écriture et une voix singulières, il est aussi une ode admirative à un personnage à la fois courant dans nos vies, et rare par l'intensité de ses obsessions, un bouffon dans la microsociété d'un village ou d'un groupe, celui qui nous donne le goût de vivre en enchantant le quotidien de bêtises passionnées, de folies hilarantes qui fleurtent avec la psychose, pour le grand plaisir des autres. Il est construit comme un récit autobiographique d'un adolescent à Guilers, dans le Finistère près de Brest. La désinvolture du récit, son décentrage entre le narrateur et les autres personnages, cachent une tendresse pour le monde et ceux qui s'y débattent. On dirait un peu du Calaferte.
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