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Critique de Ahoi242


Plus jeune, je jouais aux échecs avec mon frère aîné. Comme je le mettais mat et le toisais presque systématiquement, nos parties se transformaient le plus souvent en pugilat lorsque mon aîné me mettait KO. Ce faisant, mon frère est l'inventeur du Chess boxing bien avant qu'Enki Bilal n'en développe l'idée dans Froid équateur, que l'artiste hollandais Iepe Rubingh n'organise la première rencontre de Chess boxing ou que la WCBO (la World Chessing Boxing Organization) ne naisse.

Point de Chess boxing dans ce roman graphique consacré à l'ascension et à la chute d'un génie des échecs, l'américain puis islandais Bobby Fischer. Au contraire, il s'agirait davantage de Chess Madness tant la fin de vie de Bobby Fischer aura été ombragée par l'antisémitisme, la misanthropie, la paranoïa ou le rapprochement avec une secte.

Sur le plan des échecs, Fischer demeure un véritable génie du jeu - inscrit à 8 ans dans le club de Brooklyn, disputant à 10 ans des tournois pour adultes, battant à 12 ans tous ses adversaires ... - pour lequel "[Chez Bobby], les échecs tournèrent bientôt à l'obsession (p. 26)". Il fera notamment la preuve de son génie lors du fameux "match du siècle" - le championnat du monde de 1972 remporté 12,5 à 8,5 par Fischer - contre le russe Spassky le tout en pleine guerre froide. Bobby Fischer devient alors le premier champion du monde américain des échecs, mettant fin à l'hégémonie de l'URSS. Dans ce match du siècle entre Spassky et Fischer, l'enjeu aura été autant les échecs que l'affrontement des deux blocs.

Le groupe anglais I Like Trains résume en partie cela en faisant dire, dans la chanson "A Rook House for Bobby"*, à Bobby Fischer :

"They've pushed me too far, too far
They've pushed me too far, too far

All this talk of war
But it's only a game".

Le roman graphique de Julian Voloj et Willian Wagner est plutôt agréable notamment par sa double narration - la vie de Fischer depuis son enfance jusqu'à sa mort en 2008 à Reykjavik et, en parallèle, l'explication du jeu des échecs - qui adopte une très grande distance avec Fischer en ne tombant jamais dans une espèce d'admiration béate pour le génie des échecs (la contrepartie étant une espèce de froideur tout au long du roman graphique).

À lire pour ceux qui voudraient en apprendre davantage sur Bobby Fischer - il est dommage qu'aucune bibliographie ne soit présente.

* https://www.youtube.com/watch?v=5v9Nr2mtlYY
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