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Critique de finitysend


« le meurtre de Calas, commis dans Toulouse avec le glaive de la justice, le 9 mars 1762 est un des plus singuliers évènements qui méritent l'attention de notre âge et de la postérité. »
Voltaire n'y va pas par quatre chemin !

Alors je n'aurais pas l'outrecuidance d'imposer aux lecteurs de Babelio un commentaire de plus sur le fond de ce texte essentiel .Je préfère m'essayer à dégager ce en quoi Voltaire est complétement le fruit d'une orthodoxie morale et politique occidentale aux sources profondes .
Je frisonne souvent à la relecture des ouvrages français du XVII et XVIIIe siècle sur la philosophie politique au sens large ,car être le témoin par ces textes ,de la naissance de la libre pensée est tellement impressionnant.
D'où sort elle ? du raisonnement ( scientifique et de la maïeutique) appliqués méthodiquement et d'une immense culture aussi . Tout ceci réunis dans l'esprit d'âmes curieuses et avides non de liberté, mais de connaissances d'abord et non aussi de justice au sens contemporain du terme , mais plus dans une recherche d'équité qui repose sur l'expérience contemporaine de l'auteur et qui est antérieure à lui également .
Sur l'histoire des religions et de la théorie royale du pouvoir (le Princeps et le roi sacré par le sacre) , sur le concept Chrétien-Aristotélicien de la justice des hommes et de celle de dieu et sur le Politique (Politéias) .Il faut savoir que ce texte enseigne avant tout : c'est l'impact sur la réalité ,du raisonnement méthodique et de la culture générale encyclopédique sur l'univers observable.
Cet essais largement historique , définie et défend la liberté de penser et la liberté de religion. Pour le catholicisme politico-social d'ancien régime et même médiéval l'intolérance est structurelle, légitime et naturelle . Si votre théologie s'écarte du canon vous êtes dans l'hérésie répréhensible. Tout ce qui s'écarte du canon et de la morale ,conditionnée par des prérequis théologiques, qui suintent prétendument de la moralité est idéativement une hérésie. Ceci est la nature théorique de la faute et tout est de la théologie. C'est un peu comme si la théologie était le fondement de la création exactement comme les mathématiques élucident aujourd'hui les arcanes de la création.
Par exemple quand l'ordre de Cluny découvre l'islam (au IXe siècle) la nature de cette croyance est posée comme hérétique. C'est fait sciemment afin de légitimer la lutte politique ( guerre juste) contre cette croyance. Contre l'hérésie le supplice et l'inquisition exigeante priment plus ou moins fortement sur le politique. Avec le temps L'hérésie passe au centre de la vie sociale occidentale el son champs sémiotique s'étend à la vie sociale par la surveillance de la morale et de la science ,lieux par excellence de danger moral. le saint siège à la vocation naturelle de sauver les âmes et les âmes seulement. Vous acceptez un sacrement , vous passez au barbecue ou bien Comme Callas au Supplice et vous êtes cuits ou démembré mais sauvé comme l'est le corps social à cette occasion .
Le christ était dans une situation politico-religieuse difficile et risquée . Il disait donc à Ponce Pilate : » Mon royaume n'est pas de ce monde » et sachez que c'est une phrase qui sauve plus que la théologie , car elle est le germe de la pensée laïque et des libertés conditionnelles des penseurs des lumières.
C'est le « Fiat Lux « de la liberté de penser !
Voltaire argumente librement et de manière orthodoxe contre une vison orientée , discutable et pas légitime du droit divin et sur la nature de la justice comme appliquée au droit et à la raison qui doit marquer toute entreprise humaine. Ne pas perdre de vue donc que , l'orthodoxie raisonnable De Voltaire ,plaira au roi car elle est conforme à la théorie religieuse et politique qui découle d'un processus née avec la pensée christique la plus orthodoxe . La liberté d'interroger l'univers est née de la vision , non religieuse, mais politique , du Christ lui-même.
Voilà le pourquoi et le comment ,Voltaire démontre que l'idée de tolérance ne doit pas se réserver à la sphère religieuse, mais qu'elle concerne consubstantiellement tous les domaines de la vie sociale et donc ultimement du politique dans son sens large (en grec).
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