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Critique de frandj


Je découvre Ornela Vorpsi, née à Tirana, puis émigrée à Milan, désormais installée à Paris. Elle a publié ce livre de souvenirs datant de son adolescence. L'Albanie, c'était un drôle de petit pays d'Europe, peuplé d'hommes fiers, machistes sans états d'âme et obsédés par les femmes. Les plus belles d'entre elles sont "nécessairement" des putains. Entre Albanais, on se hait réciproquement tout le temps qu'on vit et on aime les autres seulement quand ils sont morts. Le titre du roman prétend qu'on ne meurt pas en Albanie: ce n'est pas vrai, on y meurt, mais on ne veut surtout pas le savoir ! La pauvreté extrême touche tout le monde, sauf quelques privilégiés. Quand Ornela vivait à Tirana, le pouvoir était entre les mains de communistes fanatiques (qu'on disait "pro-chinois") qui gouvernaient d'une manière tyrannique. L'auteure mentionne les horreurs de cette dictature, mais sans jamais insister lourdement.

Le livre se compose d'un grand nombre de petits chapitres, tableaux de la vie quotidienne de l'adolescente qu'elle était alors. Ils font une peinture impressionniste de la vie familiale et de la société, sur un ton doux-amer. Pas de pathos, par exemple, dans l'évocation des emprisonnements (notamment celui de son père, qu'elle déteste) ou l'entraînement militaire obligatoire des très jeunes filles. La figure centrale, c'est celle de sa maman, une très belle femme convoitée par les hommes, en proie à une nervosité mal contrôlée, qui ne veut plus jamais revoir son mari. Les relations entre mère et fille sont parfois compliquées, mais essentielles pour Ornela.

C'est un joli livre de souvenirs sur la condition des adolescentes, mais dans le contexte particulier d'une dictature communiste.
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