Une telle exhibition où, montrant leur âme, elles se dévoilent elles-mêmes quelque peu trouve un écho dans l'art religieux, où l'extase se donne, bien souvent, sous les espèces mystérieuses de la différence féminine.
De saintes pâmées en martyres abîmées, d'extase renversantes en blessures flamboyantes, les bienheureuses et les saintes n'ont cessé durant des siècles de nourrir l'imaginaire de peintres souvent moins pieux que leurs sujets.
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Les mystiques, tangentiellement à tout dogme, frôlant donc à chaque instant le délire,l'hérésie, développent, non sans risques, leur sexualité indirecte, dans des livres brûlants que l'amour traverse, et qui sont une revanche ou une apothéose de la féminité.