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Critique de jlvlivres


Richard Wagamese (1955-2017) est un écrivain canadien, un Ojibway de la tribu Wabaseemoong dans le nord-ouest de l'Ontario. C'est, et il a été reconnu comme tel l'un des plus grands auteurs et conteurs des Premières Nations du Canada.
« One Native Life » (2008, Douglas & McIntyre, 257 p.) est l'histoire de la propre vie de Wagamese. En tant que jeune enfant ojibway, il a été enlevé à sa famille biologique tout âge et est passé par le système d'accueil des pensionnats et a finalement été adopté. Il ne s'est jamais senti à sa vraie place. À 5 ans, il est d'abord allé vivre dans une famille ukrainienne. Joe Tacknyk devient son père adoptif. Mais cet homme, qu'il aimait beaucoup, décéde un an après son adoption. Il change de famille, toujours dans l'Ontario. Il a appris à s'attendre à ce que rien ne soit permanent. A 15 ans, il s'enfuit à Miami Beach où il trouve du travail comme garçon de bus.
Un jour, il veut s'offrir une part de tarte au citron meringuée dans un restaurant local. Un grand Noir s'assit à côté de lui et commande aussi une part de tarte. La serveuse lui a demandé s'il pouvait l'avoir. Il a répondu : « Je suis le champion. Je peux manger ce que je veux ». Wagamese le regarde et découvre qu'il était assis à côté de Muhammad Ali. Ali a commandé un autre morceau de tarte, puis une tranche de gâteau. Wagamese a demandé un autographe. Ali a signé sa serviette et lui a tapoté la tête avant de partir.
Plus âgé, il découvre la lecture et tombe amoureux des livres. « Ce qui m'a sauvé, c'est l'écriture. Je ne sais pas combien d'histoires et de poèmes j'ai mis sur papier ces premiers mois. C'était l'été et l'école était finie. Sans cercle d'amis, j'étais incroyablement seul et triste. Mais j'avais l'écriture ». A travers eux, l découvre le monde. Il commence alors à collectionner des articles autochtones et à les porter, pensant qu'ils le rendaient « plus autochtone ». Mais quand on lui posait des questions sur sa culture autochtone, il mentait parce qu'il n'avait aucune idée des réponses à donner. A mesure qu'il avance en âge, il s'interroge sur ses « différences ». Il est incapable de se sentir pleinement en accord avec son héritage des Wabaseemoong. Ce dernier est pour lui comme une curiosité, voire comme un non-sens. Il sombre dans l'alcool comme beaucoup de es semblables, avec cependant des périodes de sobriété et de retour à la société. Il aborde ensuite le processus de guérison des gens comme lui qui acceptent leur situation personnelle.
« One Native Life » est une suite de courtes vignettes de trois à quatre pages. Ce sont des anecdotes et de courts-essais sur l'identité des Premières Nations. Il a renoué avec sa famille, a étudié avec des aînés autochtones et a commencé à apprendre la langue. Son premier mot : « peendigaen », « entrez, vous êtes les bienvenus ici ». Chacune des sections de « One Native Life » commence par un mot ojibway : ahki pour la terre, ishskwaday pour le feu, nibi pour l'eau, ishtiming pour l'univers.
Dans « La mort et la naissance de Super Injun », il raconte les conseils qu'il a reçus de l'aîné, John Rock Thunder; « Tu veux être l'Indien par excellence. Mais il faut commencer par l'intérieur ». Et l'ainé l'initie à son statut d'indien « J'avais été créé dans un ordre spécifique. J'ai été créé pour être d'abord un être humain, puis un homme, puis un Indien Ojibway. J'avais besoin d'apprendre à être un bon être humain. Ce faisant, j'apprendrais à être un homme bon. Et à travers ce processus, je découvrirais que j'avais été honoré tout du long d'être un bon Indien ».
Il parle aussi de la nature qui tient une part importante dans sa culture. « Il y a des moments où quelque chose d'aussi simple que la pluie qui tache de rousseur l'eau gris ardoise peut me ramener à elle - ce sentiment dont je me souviens de mon enfance quand la ligne déchiquetée des arbres contre le ciel m'a rempli d'une solitude qui n'avait rien à voir avec perte. La terre porte parfois un vide en vous comme la brise ».
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