AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bougnadour


Le pentateuque ou comment raconter avec légèreté et humour la tragédie que fut le XXème siècle en Europe centrale. Isaac un tailleur juif de Galicie est balloté par les soubresauts de la grande Histoire, réussissant sans le vouloir à être successivement citoyen de cinq pays sans s'éloigner de son village mais pour s'y retrouver seul.
Dans une tradition littéraire bien établie : Isaac comme avant lui Candide, Chveik ou Simplicissimus est emporté par la guerre et survit à un parcours semé d'embûches sans perdre humanité et humour. Si pour lui tout se finit bien, son monde à disparu pour toujours.
C'est un hommage à l'Autriche-Hongrie que rend Wagenstein au travers de son personnage, homme sans qualité mais pas sans finesse d'esprit qui regarde la folie des hommes détruire un équilibre séculaire qui rassemblait des populations si diverses.
L'auteur ne se veut pas historien et reste à hauteur d'un homme dans la tourmente qui subit les évènements sans les prévoir, la Shoa est bien sûr présente mais avec suffisamment de distance pour ne pas déséquilibrer le roman.
Même si l'on passe du rire aux larmes, la tonalité du roman peut poser problème. Rendre compte des moments les plus tragiques avec un ton badin est parfois gênant, en bon humaniste Wagenstein met sur la route de Issac des ennemis plutôt bienveillants, nazis compris, c'est compréhensible pour un roman qui met la foi en l'homme au premier plan mais choque par son irréalisme.
Reste l'humour omniprésent, cet humour juif fait d'autodérision et de finesse qui conjure le désespoir et ouvre des abimes métaphysiques
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}