AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,42

sur 42 notes
5
5 avis
4
7 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
***Mise en garde : En cette veille de 11 novembre 2021 me voici condamné par Deborahbabelio à amender cette chronique sous peine de la voir éradiquée par une censure exacerbée, tardive et injustifiée à mes yeux. Comme l'anti-héro de ce livre je plie donc sous le joug de l'intolérance le partageant à la bêtise. Triste délitement des libertés fondamentales face aux lobbyistes fondamentalistes...***


Circoncis mais pas concis, ce récit où un juif commence son errance par de longues circonvolutions l'amenant à changer trois fois de pays sans même se déplacer ! Pas banal donc cette pseudo-autobiographie d'un fétu de paille balayé par le vent turbulant de l'Histoire. Plutôt ballot, inattendu. Malheureusement un climat prosélytique et me voilà tenu à distance d'un livre relativement nombriliste. D'où l'impression de traîner mes pieds dans une énième ressuée sur les deux guerres mondiales et l'enfermement volontaire dans le passé malgré des éclairs littéraires et une vivifiante ironie.


"Loin de moi l'idée, mon cher lecteur, de te confondre avec la pauvre rosse que je dois mener sans but précis au milieu des monotones difficultés de parcours qui jalonnent l'existence mais, objectivement parlant, on jurerait que tel est bien le cas et je t'en demande pardon." p.78


Soudain bien plus qu'un éclair, une phrase rédemptrice, étincelante étoile au-dessus des nuages : "Hello, doc Joe, je sais que la guerre est une chose horrible, qui fait de l'homme son complice - tantôt conscient, tantôt inconscient. Je ne représente pas, l'instance qui prononce les arrêts, aussi laisse-moi t'assurer que je ne me souviens de toi que pour le meilleur" p.234

Là, Isaac, déjà éminemment sympathique mais impénitent bavard, prend une toute autre dimension et de me souvenir qu'il ne faudra qu'un juste pour ? ... racheter tous les autres 😏. Merveilleux petit livre plein de tendresse et d'humanité qui se termine magnifiquement sur ce : "Pardonne-moi, Stefan Zweig, vieux malin qui apprenait aux autres comment vivre mais qui prit la poudre d'escampette ! Puisque la vie nous est donnée à vivre, nous la vivrons, rien à faire !" p.284

Aussi avant de devoir allumer une bougie : Shabbat Shalom.
Commenter  J’apprécie          354
Insignifiant. Il est insignifiant ce petit tailleur juif de Galicie. Et pourtant il a connu plusieurs vies, tant son parcours sur terre lui a donné d'occasions de côtoyer la mort. Il a raconté ses souvenirs à Ange Wagenstein, lui imposant la seule condition de ne rien publier de son vivant. Ne voulant sans doute affronter ni contradiction ni apitoiement. Ni commentaire non plus sur la forme qu'il donne à ses souvenirs : « Peut-on arrêter un Juif quand il a décidé de raconter une blague ? »

Le Pentateuque ou les cinq livres d'Isaac, nous confirme que l'humour peut être une arme redoutable, propre à tirer le tapis sous les pieds des va-t'en guerre de tout poil. Les cinq livres d'Isaac correspondent à cinq phases de la vie de ce dernier, lesquelles ont été riches en péripéties dont certaines prennent tournure de tragédie en ces temps troublés, puisque couvrant les deux guerres mondiales. C'est résolument le style adopté qui distingue cet ouvrage de ce qu'on peut lire habituellement sur le sujet. Il est en effet rarement abordé sous le ton de la dérision au point de glisser çà et là dans le corps de l'ouvrage des blagues, au demeurant toujours pertinentes mais n'écartant pas pour autant l'attention du lecteur de la gravité des faits relatés. Bien au contraire.

Ces cinq phases de la vie d'Isaac ont correspondu pour lui à cinq changements de nationalité tout en restant en Galicie orientale. Ce sont les frontières qui ont bougé autour de lui. Les vicissitudes de l'histoire ont fait que cette région de l'Europe centrale s'est vue disputée par tour à tour par l'Autriche-Hongrie, la Pologne, l'URSS, et l'Allemagne. Au mépris bien entendu de ses habitants, toutes confessions confondues, en particulier de la population juive. Ce qui fait imaginer à Isaac en son for intérieur que sa patrie la plus fidèle reste sa religion. Elle l'a accompagné fidèlement, tout au long « de cette vie merdique, absurde et inhumaine » jusqu'au camp de concentration puis contre toute attente et toute logique au fin fond de la Sibérie lorsqu'une de ses vies lui fera connaître le goulag. Même si la foi souveraine qui préside à sa vie chancelle quelque peu dans son coeur au point de faire inscrire en incipit à l'auteur de cet ouvrage : « Si la demeure de Dieu possédait des fenêtres, il y aurait beau temps que ses carreaux seraient brisés. »

Dans les vies d'Isaac, il en est une sixième qui les coiffe du halo de l'amour. Amour qu'Isaac porte à Sarah, son épouse, et à ses trois enfants. Autant de lumières de vie qui s'éteindront dans les camps ou sur les champs de bataille puisqu'aucun de ces êtres aimés ne reviendra combler ses vieux jours de sa présence aimante.

« Punition divine ou secrète caresse », c'est un membre du peuple élu qui s'interroge. Laissant entendre que cette élection lui semble loin d'être une aubaine. Il suffit de scruter l'histoire pour s'en convaincre. Mais là encore c'est la dérision qui l'emporte même dans les moments les plus noirs. le ton reste résolument celui de l'humour. Subtile, caustique, sophistiqué, efficace. Terriblement efficace quand il s'agit traiter avec dédain les acteurs du Système et de redonner de la grandeur à l'être insignifiant. Vous n'aurez pas ma haine semble-t-il marteler. Vous ne me prendrez pas au piège de votre bassesse clame-t-il ainsi à ceux qui piétinent la personne humaine.

Isaac se refuse à confondre l'Idée et le Système appelé à la matérialiser, s'y substituant tout en s'en légitimant. le système naît et se nourrit de l'idée, puis s'auto alimente et sombre dans l'atrophie, la perversion. Toute idée a le droit d'être. C'est le système qui en découle qui fait son malheur. Égratignant au passage le Christianisme qui a connu ses égarements quand son système s'est exprimé par l'inquisition.

« As-tu déjà vu un Juif se taire quand il a envie de parler ? » Tutoyant son lecteur il en fait son intime, Isaac a voulu lui laisser un message de sagesse, de tolérance. de philosophie à l'épreuve du dogme. L'un et l'autre s'accordant au service de l'humble, poussière humaine balayée par le système. Sans omettre de faire connaître sa solidarité confessionnelle, par-delà les siècles, clamant que la vraie grandeur exige un esprit libre dans ses pensées, ses choix, y accordant ses actes tant qu'ils respectent l'autre. le pentateuque ou les cinq vies d'Isaac est le livre de l'apaisement à défaut d'être celui du pardon. Son style en fait un ouvrage savoureux pour une potion amère.

Je remercie Babelio et les éditions Autrement de m'avoir gratifié de cet ouvrage.
Commenter  J’apprécie          290
Angel Wagenstein (né en 1922 à Plovdiv, Bulgarie) juif séfarade est l'auteur d'Abraham le Poivrot qui m'avait fait beaucoup rire et qui se déroulait au bord de la Maritza.

Le Pentateuque ou les cinq livres d'Isaac - Sur la vie d'Isaac Jacob Blumenfeld à travers deux guerres mondiales, trois camps de concentration et cinq parties - 

traduit du bulgare

Isaac est un tailleur de Kolodetz, de l'ancienne province de Galicie, aujourd'hui en Ukraine non loin de Lvov. Isaac Brumenfeld fut successivement sujet et soldat de l'Empire Autrichien(jusqu'en 1918), citoyen polonais(jusqu'en 1939 , soviétique jusqu'à l'invasion allemande 1942, allemand (et interné dans deux camps nazis), réfugié en Autriche, interné en Sibérie....

Cette vie tragique est racontée de manière cocasse, véritable collection de blagues juives, qui me font sourire quand ce n'est pas rire aux éclats. Avec son compère et beau-frère le rabbin Shmuel Bendavid (qui devint Président du club des athées pendant leur période soviétique) ils traversent les épreuves avec débrouillardise et philosophie et surtout un grand humanisme.


La vie quotidienne des juifs du shtetl est décrite de manière vivante. Isaac est tailleur mais l'essentiel de ses commandes est plutôt de retourner un caftan pour lui donner sur l'envers un aspect présentable (sinon neuf) .  Ses connaissances des différentes langues parlées à Kolodetz, son Allemand littéraire, le Russe (qui sert surtout pour les jurons), le Polonais, en plus du yiddisch de la vie familiale, lui permet de survivre dans ses tribulations.

Chaque fois que la vie paraît impossible, une nouvelle anecdote (blague juive) va alléger le récit et les digressions sont annoncées parfois de manière plaisante :

J'ai recopié tout un florilège d'humour juif, je suis bien tentée de tout coller ici . 

Ce récit émouvant est un texte humaniste et pour finir , cette citation  illustre le sinistre "A CHACUN SON DÛ" des camps de concentration : 

"Qu'est-ce qu'un unique et misérable émetteur caché parmi des boulets de coke comparé à la puissance de leur armée ? » « Je vais te dire ce qu'il est : il est l'obstination de l'esclave, il est une provocation envers l'indifférence de l'acier qui donne la mort. Je vais te le dire : il n'est rien et il est tout, un bras d'honneur au Führer, mais aussi un exemple dont l'homme faible a besoin pour croire que le monde peut changer.
L'inscription qui surmonte l'entrée de tous les camps de concentration – « À CHACUN SON DÛ » – prendra
alors un sens nouveau et deviendra enfin réalité. Amen et shabbat shalom, Itzik ! »



Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
Commenter  J’apprécie          70
Il y a quelques années j'avais été enthousiasmée par la lecture d'Abraham le poivrot, roman bulgare sur l'enfance et les souvenirs.
J'ai été tentée de lire cette réédition d'un autre roman de l'auteur (paru initialement en 2001) :
Isaac est né au début du XXeme siècle en Autriche-Hongrie. Au mois de mai 1918, il est enrôlé dans l'armée. Heureusement, le temps de faire ses classes, la guerre est finie pour l'Autriche-Hongrie. Celle-ci, dans les camps des vaincus, voit son territoire éclaté en plusieurs pays. le village d'Isaac se retrouve en Pologne. Vient alors pour Isaac une vingtaine d'années relativement « calmes » malgré l'anti-sémitisme croissant. Il se marie avec Sarah et ils ont trois enfants.

Ce roman est plein d'humour malgré le sujet grave traité : la tourmente de la Shoah emporte tout sur son passage.

L'auteur réussit à prendre tour à tour un ton léger (avec des blagues juives absurdes mais qui m'ont fait sourire) puis grave : dans 5 parties Isaac le narrateur nous raconte comment d'autrichien il deviendra Polonais, Soviétique, Allemand sans changer de village.
Ce livre est également féroce contre la bêtise humaine.
Stefan Zweig, cité à la fin du roman me paraît tout à fait une comparaison appropriée. Que faire quand tout s'effondre ? Et bien pas comme Stefan Zweig, continuer ….

Un roman très sensible, parfois loufoque à force de tant d'absurdités, et qui réussit malgré le sujet à faire rire…
Commenter  J’apprécie          60
Je ne sais pas quand mon exemplaire 10/18 est arrivé dans ma pile, ni par quel moyen ou conseil ; je ne sais pas d'où provient la tentation d'acheter ce livre. Il est là depuis la nuit des temps ou presque, et comble de l'ironie, épuisé chez à peu près tous les sites marchands. D'ailleurs les éditions Autrement ont eu l'excellente idée de le rééditer avec deux autres de l'auteur.

Si l'ouvrage est bulgare de par l'expression de son auteur, ce livre est avant tout un petit bijou de littérature juive, tant l'humour domine le propos alors qu'en profondeur la tonalité est plutôt dramatique.

Isaac Blumenfeld, est à lui seul un parfait condensé de l'histoire de l'Europe centrale. Sans pratiquement bouger de son village, il aura connu pas moins de cinq nationalités au gré des guerres, des découpages politiques et sphères d'influences qui se sont succédées dans cette petite bourgade de Galicie d'abord intégrée à l'empire austro-hongrois, puis polonaise, russe et allemande.

Isaac se raconte, en interpellant régulièrement le lecteur, dans cinq parties successives représentées parses cinq nationalités ; temps durant lequel il aura été soldat de l'empire, déporté juif, puis exilé à la Kolyma.
La vie d'Isaac raconte le destin des juifs d'Europe centrale : ballotés d'une nation à une autre, persécutés ici ou là, éternels nomades à la recherche un havre de paix pour s'y occuper leur famille et vivre leur foi à leur guise.

J'ai beaucoup aimé ce recueil à la fois tendre et féroce, et maniant l'humour comme une ultime arme contre le désespoir et le tragique de l'existence.

Je retrouverai avec gourmandise les deux autres opus de cette trilogie tout juste remise en lumière par les éditions Autrement.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
Commenter  J’apprécie          50
Le pentateuque ou comment raconter avec légèreté et humour la tragédie que fut le XXème siècle en Europe centrale. Isaac un tailleur juif de Galicie est balloté par les soubresauts de la grande Histoire, réussissant sans le vouloir à être successivement citoyen de cinq pays sans s'éloigner de son village mais pour s'y retrouver seul.
Dans une tradition littéraire bien établie : Isaac comme avant lui Candide, Chveik ou Simplicissimus est emporté par la guerre et survit à un parcours semé d'embûches sans perdre humanité et humour. Si pour lui tout se finit bien, son monde à disparu pour toujours.
C'est un hommage à l'Autriche-Hongrie que rend Wagenstein au travers de son personnage, homme sans qualité mais pas sans finesse d'esprit qui regarde la folie des hommes détruire un équilibre séculaire qui rassemblait des populations si diverses.
L'auteur ne se veut pas historien et reste à hauteur d'un homme dans la tourmente qui subit les évènements sans les prévoir, la Shoa est bien sûr présente mais avec suffisamment de distance pour ne pas déséquilibrer le roman.
Même si l'on passe du rire aux larmes, la tonalité du roman peut poser problème. Rendre compte des moments les plus tragiques avec un ton badin est parfois gênant, en bon humaniste Wagenstein met sur la route de Issac des ennemis plutôt bienveillants, nazis compris, c'est compréhensible pour un roman qui met la foi en l'homme au premier plan mais choque par son irréalisme.
Reste l'humour omniprésent, cet humour juif fait d'autodérision et de finesse qui conjure le désespoir et ouvre des abimes métaphysiques
Commenter  J’apprécie          50
C'est l'histoire d'Isaac Blumenfeld, tailleur juif de Galicie, dont le pays changea cinq fois de domination, qui fut austro-hongrois, soviétique ou polonais, emprisonné par les uns et les autres, méprisé par presque tous. Ce roman truffé d'anecdotes et d'histoires drôles raconte sur un ton presque badin le drame d'un homme, le drame d'une communauté. On rit beaucoup, on pleure aussi, parfois en même temps.
Commenter  J’apprécie          40
"Le Pentateuque ou les cinq livres d'Isaac"
j'avais un peu peur d'un livre trop religieux , un peu trop triste sur la Shoah bien que je lise beaucoup sur cette période mais ce qui m'a donné envie ce n'est pas la photo des 5 vieux hommes barbus ( rabbins et en casquette ) mais les 3 qualificatifs en jaune au dessus du titre : loufoque , tragique, génial.
J'aimai bien Popeck et j'ai compris le sens de la dérision du film "la vie est belle"
On suit un jeune tailleur Isaac qui au gré des événements de la petite histoire ...il déploie son questionnement face à l'absurdité des faits , naïf comme beaucoup , il est assez ingénieux et change d'identité par la force de la grande Histoire en Europe.
Citoyen de l'Empire austro-hongrois, puis tour à tour Polonais, Allemand de seconde zone sous le III eme Reich, persécuté par les Russes , il nous transporte avec lui et fait revivre son village, ses rencontres , les bons conseils de son rabbin le tout teinté d'un humour juif percutant et salvateur
On oscille entre des portraits et des descriptions au vitriol et des répliques piquantes qui déclenchent le rire malgré la noirceur de l'inimaginable réalité de la Shoah.

j'ai beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          30
Qui donc excepté un Juif peut écrire un livre mêlant dans le récit l'humour en de si tragiques circonstances. Ces cinq chapitres, cinq épisodes de la vie du narrateur sont autant de tragédies vécues. Emaillées d'anecdotes, d'histoires juives ou soviétiques elles évoquent les horreurs de cette terre de sang comme l'appelle Snyder. Avec un curieux écho dans les événements actuels. Un grand livre, vraiment.
Commenter  J’apprécie          30
Ecrivain et cinéaste Bulgare, le Pentateuque ou les cinq livres d'Isaac, est un roman magnifique qui retrace le destin d'un humble tailleur, heureux, croyant, respectueux, aimant la vie, sa famille, son village et ses habitants, qui sera pris dans les rets de la grande Histoire et balloté par celle-ci pour le pire. Malgré les horreurs qu'il traverse ainsi que ses coreligionnaires, et même quand l'espoir le quitte, jamais il ne se départi de son sens de l'humour et de la dérision. le narrateur nous fait partager en nous interpelant, l'absurdité des situations qu'il rencontre. Né dans un village austro-hongrois, il deviendra à la faveur des soubresauts de l'histoire, polonais, russe puis allemand et sera entraîné malgré lui dans les deux guerres mondiales du XXe siècle. Pourtant, contrairement à tous les membres chéris de sa famille, il restera en vie tels les rescapés des avalanches, qui en restant à la surface de la masse neigeuse, s'en sortent par miracle. C'est un roman dont je me suis délectée, l'écriture est profonde et humaine, le regard acéré que le narrateur pose sur ses contemporains et les bassesses et vilénies dont les humains sont capables selon les convictions du moment et des autorités au pouvoir, et tout cela avec une bonne conscience à toute épreuve.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (110) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3205 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}