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Critique de PostTenebrasLire


Un écrivain dramaturge à bord du « Pourquoi Pas ? » en mission scientifique pour explorer des sources hydrothermales des grandes profondeurs.
Le navire porte bien son nom.
Si je peux vous sentir incrédule, perplexe… Ne le soyez pas !
Le doute se dissipera de toute façon de lui-même en quelques paragraphes ou au pire quelques pages.

Le récit navigue entre deux eaux dans le bon sens du terme.

Il y a un peu de vie à bord. Les rites, les quarts, la nourriture, l'isolation.

> Une chose d'ailleurs me frappe de naviguer en haute mer, c'est la révélation soudaine de me trouver en plein désert. du bleu partout, en haut comme en bas, une surface que rien ne vient déranger, un ciel sans oiseau. Ici, à part le vent et les vagues qui se jettent contre la coque (et les moteurs du bateau), aucun bruissement végétal, pas de bois qui fend, pas de rocher qui s'éboule… Pour moi du moins, c'est une véritable découverte. On assimile plus volontiers le désert à l'aride, au sec, au sable, et pas à l'eau qui, dans notre esprit, reste indissociablement liée à la vie, à son origine, à sa nécessité, bref à son exact contraire. Là encore, les extrêmes se rejoignent

Avec un vrai ressenti pour la vie en haute-mer. Des impressions que j'ai pu constater brièvement :

> À vivre sur un bateau, on se surprend à tenir à ces petites liturgies quotidiennes. On aime à voir et à revoir. Tout fait événement.

Il y a aussi la découverte du travail des scientifiques.
La mise en place des manipulations préparées durant de longs mois.
Les longues sessions de pilotage du Robot dans les grandes profondeurs.
Le travail rigoureux d'analyse.
Le tout sur un bateau qui bouge : pas de port, pas de mouillage !
Nous sommes en plein océan.

Il y a aussi une très habile vulgarisation scientifique.
Ce n'est pas le but du récit.
L'auteur n'a pas et ne se sent pas légitime pour le faire.
Mais il est d'une grande curiosité.
On en apprend beaucoup sans s'en apercevoir.

Mais le point fort de ce livre est :

La capacité d'émerveillement, la sensibilité de l'auteur.
Cela rend ce journal de bord tout à fait passionnant et fascinant.
C'est magnifique de voir la science se faire sous ces yeux.

> La voûte céleste, c'est l'océan du dessus. On se tient sur ses bords, comme enivré. Des rivières lactées, sinueuses de milliards d'étoiles, l'irriguent en tous sens. Il y en a des blanches, des jaunes, des roses, des bleues.

Ce livre est aussi une occasion de se sensibiliser à la grande question de l'exploitation des grandes profondeurs.
Les grandes profondeurs sont un écosystème tellement mal connu.
Les appétits sont immenses et les conséquences pourraient évidemment être irrémédiables.

> L'océan est un puits de carbone, un régulateur nécessaire à notre survie à tous. Perturber son équilibre chimique, en rejetant dans ses eaux des quantités gigantesques d'éléments chimiques, de gaz et de métaux provenant de mines sous-marines pourrait conduire à une aggravation considérable du dérèglement climatique.

En conclusion

Un regard émerveillé sur la science qui se fait

> Se rattacher à un territoire, prendre le temps de l'observer pour le connaître, et de le connaître pour l'aimer, voilà ce à quoi pourrait servir la science. Elle deviendrait alors un mode de vie tout autant qu'un savoir ; comme une philosophie, si vous voulez, qui pourrait modifier notre relation aux choses et aux êtres, dans la direction d'une plus grande association

D'autres lectures

Si c'est l'aventure maritime qui vous intéresse, je vous conseille : « Seul autour du monde sur un voilier de onze mètres » de Joshua Slocum.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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