Ce premier roman d'un diptyque étonne par son style et son propos social. L'enquête du commissaire Jensen porte sur une menace d'attentat à la bombe contre une multinationale qu'on devine omnipotente au fil des pages. Pas de travail d'équipe ici, ni de collaborateurs; Jensen donne des ordres, les autres obéissent au doigt et à l'oeil sans poser de questions ni, surtout, faire de commentaires. Car ceci se déroule dans une société autoritaire où crise du logement, criminalité et désordre de tout ordre ont été pratiquement éradiquées au prix cependant d'une augmentation spectaculaire de suicides et un taux galopant d'alcoolisme. On pense facilement dans ce contexte à “1984” ou à “Fahrenheit 451” et, à sa manière, ce livre s'inscrit aussi brillamment dans cette veine en exploitant la puissance des média. L'enquête en soi est intrigante, son déroulement atypique, son dénouement étonnant, tout cela dans un univers cauchemardesque. Vivement la suite.
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