AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de cmpf



Je suis allée grâce à une amie au salon Étonnants voyageurs de Saint-Malo. J'en ai ramené un certain nombre de livres et j'ai découvert plusieurs auteurs. Parmi eux la linguiste Henriette ​Walter, professeur émérite à l'Université à Rennes (elle est née en 1929).
Son livre - dédicacé - est le premier que j'ai lu dans ma moisson, en concurrence avec un recueil de nouvelles de Blas de Roblès. En fait tout cela n'a pas beaucoup d'intérêt pour vous, mais je suis si contente d'être enfin allée à ce salon que j'ai envie d'en parler.

Donc L'aventure des mots français venus d'ailleurs, 200 pages pour présenter par origine les emprunts faits par notre langue aux autres, qu'il s'agisse du gaulois, du malais ou bien sûr de l'anglais qui ne fait que nous rendre accommodés à sa sauce de nombreux termes en échange de ceux qu'il avait lui-même puisé dans le français du XIIIe au XVe siècle.

Le cheminement des mots est souvent étonnant. Pourquoi deux mots d'origine italienne corsia et corsaro ont-ils donné l'un coursive et l'autre corsaire ? C'est parce qu'au XVIe lorsqu'ils ont été acclimatés,​ il y avait une discussion chez les grammairiens sur la prononciation, et ils hésitaient entre o et ou. Ces deux mots ont donc été distribués entre les deux possibilités comme beaucoup d'autres, ainsi nous avons arroser et fromage d'un côté et fourmi et coussin de l'autre.

Entre autres exemples, les Vikings, installés en Normandie ont laissé quelques mots. Nul ne s'étonnera qu'ils aient souvent à voir avec le monde maritime : varech, carlingue, mais aussi homard.

Il y a souvent des glissements de sens. Ainsi joli avait d'abord le sens de gai, beau ou ardent et amoureux d'où “faire le joli coeur”.

Cet ouvrage rempli d'informations n'est pas ennuyeux. de nombreuses “récréations” permettent de tester nos connaissances ou notre intuition. Sous forme de petite histoire ou de pastiche de fable ou poème, Henriette Walter soumet des termes dont le lecteur doit deviner l'origine.

Comme il s'agit d'un livre tout public la démonstration n'est pas exhaustive et peut donner parfois l'impression de sauter du coq à l'âne. Mais si on n'apprend pas systématiquement les mécanismes de l'emprunt et de l'adaptation à nos usages et à notre prononciation, il éveille la curiosité et rend attentif aux ressemblances entre langues proches.

Des notes pour aller plus loin et des index permettent de connaître l'origine des mots encore en usage ou oubliés comme bredir (relier) d'origine germanique.

Bref un livre à mettre entre toutes les mains pour une lecture en continu ou pour piochage de temps en temps.

Merci madame Walter pour votre intervention au café littéraire du Salon et pour vos livres dont je pense que celui-ci ne sera pas le seul à me passer dans les mains.

Commenter  J’apprécie          333



Ont apprécié cette critique (30)voir plus




{* *}