Citations sur La confrérie de la dague noire, tome 3 : L'amant furieux (66)
« Après la centaine d’années passée à s’entraîner avec la Maîtresse, il pouvait endurer toutes les saloperies. Douleur physique, détresse psychologique, abysses insondables d’humiliation et d’avilissement, de désespoir, d’impuissance : il était passé par là, il avait enduré tout ça. Alors il s’en remettrait. » Zadiste en pensant à Bella morte.
— T’as parlé à Z. ? demanda Fhurie.
Butch ôta son manteau de cachemire et l’accrocha dans la penderie.
— Ouais. Ça ne lui a pas fait plaisir.
— Il va rester à l’écart de cet endroit, maintenant ?
— Je crois. Enfin, s’il y a pas mis le feu après m’en avoir chassé. Il avait cette petite étincelle typique dans l’œil quand je suis parti. Tu sais, celle qui fait que tu as les noix qui se rétractent quand tu te tiens à côté de lui.
Elle l'empêcha de parler en posant les lèvres sur les siennes, et il ne s'écoula pas longtemps avant qu'il soit de retour dans la partie. Cette fois, quand elle lui passa la langue sur les lèvres, il entrouvrit la bouche, et avança la sienne, douce et chaude. Un lent tourbillon commença... et puis il était dans sa bouche, la poussant, la cherchant. (p 229)
J'étais mort avant que tu me trouves, même si je respirais. Je voyais rien, même si j'étais aveugle. Et puis t'es venue... et tu m'as réveillé. (p550)
« La peur, la gratitude et une certaine forme de chaleur lui serrèrent la poitrine. Sur un coup de tête, elle se pencha et déposa un baiser sur les lèvres de Zadiste.
Il bondit en arrière en sifflant, les yeux écarquillés comme si elle l’avait giflé. Oh merde. Pourquoi avait-elle fait ça ?
— Je suis désolée. Je suis désolée, je…
— Non, ça va. Aucun problème.
Il roula sur le dos et porta les mains à sa bouche. Ses doigts allaient et venaient sur ses lèvres.
— C’était mon premier baiser…
Bella eut le souffle coupé. Comme était-ce possible ?
— Oh merde, ne me regarde pas comme ça.
Son premier baiser…
— Zadiste ?
— Quoi ?
— Je peux recommencer ? »
Lorsque ses pathétiques sanglots s'asséchèrent, Rhage s'agenouilla près de lui, un sourire si large sur les lèvres que ses joues menaçaient de se fendre en deux.
-On a accouru en entendant ton crâne cogner par terre. Tape-m'en cinq, papounet. Est-ce que je pourrai lui apprendre à se battre, au petit monstre ?
-Bon j'espère que t'es prêt.
Fhurie s'essuya le visage avec les paumes.
-Prêt pour ?
-Parce... je crois que je vais essayer de te prendre dans mes bras.
Le ton de sa voix avait quelque chose d'impuissant, en total décalage avec la dureté de ses traits. Et cette impuissance était terrifiante.
Tohr marmonna en portant les mains à sa poitrine, qu'il massa frénétiquement.
-Vous... pouvez pas être là. Pas tous ensemble.
Il tendit une main en avant, comme s'il cherchait à les repousser, puis recula. Mais il n'avait nulle part où aller. Il buta contre une armoire à dossiers.
-Kolher, non... mon roi, je t'en prie, non... oh, mon dieu. Dis rien. Me dis pas que...
-Je suis désolé.
La bouche de Z. s'affaissa, aussi certainement que si elle lui avait assené un coup de pied aux fesses. Personne n'adoptait jamais ce ton pour s'adresser à lui. L'anomalie seule aurait suffi à attirer son attention, mais le fait que cela vienne d'elle le stupéfia.
La clarté se fit en elle à la manière mouvante d'un cauchemar, s'insinuant dans sa conscience, chargée d'une révélation glaçante, lui dévoilant quelque chose d'affreux. Il était évident qu'il avait été battu en tant qu'esclave, et elle s'était dit que c'était pour ça qu'il ne supportait pas d'être touché. Sauf que recevoir des coups, si douloureux et effrayant que cela puisse être, ne vous faisait pas vous sentir sale.
Mais les abus sexuels, si.