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Critique de scriptis


Pas facile pour un auteur de faire le tour du Prince démon ! Talleyrand est à la fois lui-même, l'image qu'il construit par son comportement et ses écrits, et tout ce qu'on en a dit, de son temps et après, plus souvent à charge qu'à décharge. L'auteur ne se trouve pas seulement devant l'énigme d'un comportement à la fois opportuniste et rationnel dans un environnement aussi complexe que mobile, il lui faut décoder le tableau que Talleyrand lui-même en a peint, les retouches de ses héritiers, les tableaux qu'ont brossés ses contemporains, et tous les politiques, diplomates et historiens ultérieurs. Dans cet ensemble de portraits, il lui faut chercher, non pas quel est "le vrai", mais ce qui se dégage de la galerie.
L'auteur réussit. Il trouve la bonne distance, sans complaisance ni médisance, ni endosser les vieilles querelles. Il évite, bien sûr, les jugements moraux et surtout l'écueil de la psychologie et le gouffre de l'intérêt national.
Son approche biographique, fortement documentée, contient ce qu'il faut d'éléments de contexte pour que le lecteur s'y retrouve. Et ses excursions dans l'historiographie de Talleyrand sont éclairantes.
Armé de cet ouvrage, on peut tenter de comprendre les Mémoires de Talleyrand et de décrypter son exergue qui est à la fois une justification et une synthèse : "Je n'ai jamais abandonné un régime avant qu'il ne se fût abandonné lui-même."
Lorsque, pour en savoir plus, j'ai lu les quatre volumes de Lacour-Gayet, 1928/34, que cite souvent l'auteur, j'ai eu l'impression que, plutôt qu'une source parmi d'autres, ils constituent la matrice du présent ouvrage qui, dans une certaine mesure, en constitue la mise à jour et le perfectionnement. Mais Lacour traîne avec lui un siècle d'a prioris que Waresquiel décape efficacement.
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