James Bond n'existe pas : Mémoires d'un officier traitant

Pour des hommes tels que ceux du Service action de la DGSE, l’expression "être prêt à mourir pour la France " n’est pas qu’une formule dans laquelle on se drape.

Quel jeune homme résisterait à la perspective de travailler dans l’illégalité avec la permission de l’État ? Quel esprit un tant soit peu aventureux oserait refuser de faire ce qui est interdit avec la caution d’une autorité supérieure ?

Chez les Anglo-Saxons, cette notion n’a rien d’infamant : ils assument ce qui nous avons tendance à cacher sous ta table. Mais la France est un pays paradoxal, un pays qui aime se détester tout en se berçant d’illusion sur sa pureté immanente.

Il faut savoir mentir, tromper, voler tricher. Oui, c’est moche. Tout entreprendre pour convaincre quelqu’un de trahir son pays, c’est être un salaud. Persuader un fonctionnaire de voler des documents en faisant croire qu’il sert une cause, c’est être un salaud. Pousser un homme marié dans le lit d’une femme, c’est être un salaud. Faire croire à un pauvre type solitaire que l’on est son ami pour l’utiliser, c’est être un salaud. Et nous sommes payés pour ça !

Les officiers traitants sont aussi proches de Sean Connery que François Hollande du président des Etats-Unis qui terrassait les extraterrestres dans le film Independance Day. James Bond est un formidable héros de fiction mais serait un piètre officier traitant. Nous ne menons pas la vie d’un super-héros mais celle d’un homme de l’ombre qui remplit ses missions avec application afin d’obtenir des renseignements pour son pays. Dans notre quotidien, pas de femmes fatales à la chaîne, pas d’Aston Martin, ni de Lotus esprit. Pas de regard ténébreux et de petites phrases humoristiques en mettant les méchants au tapis.

Certains acronymes possèdent une résonance particulière au sein de l’inconscient collectif.

Lors de n’importe quel type de négociations, celui qui en sait plus que son interlocuteur a gagné d’avance.