James Bond n'existe pas : Mémoires d'un officier traitant

Comment passer à côté d'un tel livre et d'un tel titre ? Quoi 007, n'existe pas ?! Voilà un drôle de postulat pour attirer l'attention sur les mémoires d'un officier des renseignements français. Et il faut reconnaître que la mécanique fonctionne.

Le propos est ici assez condensé. Un peu plus de deux cents pages répartis en dix chapitres, cela fait peu. L'auteur évoque des faits datant d'avant 2001 qui peuvent paraître en décalage avec les préoccupations sécuritaires de nos années. Il évoque essentiellement deux théâtres d'opérations : l'Éthiopie (de manière assez longue) et le Pakistan, avec quelques références à Madagascar et à la Tunisie.

Il ne faut pas s'attendre à des révélations fracassantes. Celles-ci concernent d'ailleurs des périodes déjà anciennes (en gros les années 1980 et 1990). le quotidien des officiers traitant est exposé non pas dans son quotidien mais dans son esprit et sa réalité concrète. Nous sommes loin de l'approche cinématographique. Pour oser une comparaison audacieuse, les faits exposés ici ressemblent davantage à Homeland plus qu'aux films ou romans mettant James Bond en scène.

Le plus important est ailleurs : la manière dont l'auteur a vécu sa carrière en s'arrêtant sur quelques points précis. D'ailleurs, il donne beaucoup plus d'importance à sa formation qu'aux opérations en elles-mêmes. La raison de ce silence s'explique aisément. Pourtant, François Waroux n'explique jamais le lien qu'a joué son employeur dans la publication de ce livre. Y-a-t-il eu relecture ? A-t-il reçu une autorisation ou le texte a-t-il été retouché, voir raccourci ?

Si le contenu reste assez aérien, impression due à la collection d'anecdotes et de souvenirs qui sont exposés ici, la lecture est plaisante. L'auteur nous embarque moins dans une aventure que dans une déclaration d'amour à son métier et un hommage à tous ses collègues qui travaillent, et parfois meurent, dans l'ombre. Il fallait oser cette démarche et l'auteur réussi pleinement son objectif. Son écriture est des plus agréables et facile à lire.

François Waroux reste un militaire dans l'âme qui aime son pays, il n'hésite pas à l'écrire et le message porte ! Voici donc un ouvrage fort plaisant et qui reste une lecture citoyenne. A découvrir !

"James Bond n'existe pas", et c'est très bien comme ça.
François Waroux remet les pendules à l'heure de Paris. Exit les services secrets de la Reine (ou du Roi à présent). Nous voilà dans la réalité.
Cet ancien officier traitant (c'est le vrai terme à employer) raconte sans chichi ni bling-bling le travail qu'il a fait durant 20 ans. Pas de James Bond en vue, pas non plus de Chevalier d'Eon! On démystifie la fonction pour la révéler telle qu'elle est : mensonge, manipulation par des hommes et des femmes comme tout le monde... Mais pour raison d'Etat.
Le récit est très instructif et intéressant, l'écriutre sobre et efficace. Elle va droit au but tout en maintenant le secret. On plonge très facilement dans les missions aux quatre coins du monde et on cerne mieux les contraintes-voire les sacrifices - que cela impose aux familles des "officiers traitants".
Le passage sur les faux-époux Turgence m'a renvoyé à ce "fait-divers" de mon enfance et la lumière s'est faite. J'ai adoré!
J'ai apprécié ce livre-témoignage que j'ai lu dans le cadre d'une Masse Critique et je ne le regrette pas du tout.
Je le conseille à tout ceux qui aime comprendre comment fonctionne réellement les relations internationales.

En effet, James Bond n'existe pas ! même si la réalité dépasse largement la fiction et qu'ils utilisent certaines de ses méthodes, les OT sont plus discrets que 007.
Les pages les plus intéressantes concernent les techniques de recrutement des agents.
Malgré tout, les passionnés d'espionnage préféreront lire 2 agents face à face, paru chez le même éditeur.

Ce livre autobiographique est intéressant au moins sur deux plans :
1 ) l'histoire personnelle de François Waroux
2 ) la découverte du monde secret de l'espionnage d'état et de ses codes
Toutefois, à force de démystifier le rôle des officiers traitants, le récit de vie est globalement assez “sage”, malgré quelques anecdotes croustillantes ici ou là.

Un ouvrage autobiographique passionnant sur la vie d'un ancien agent de la DGSE. Se lit d'une traite.