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Critique de AugustineBarthelemy


24 décembre 1943, dans Paris occupé, trois jeunes gens qui ne se connaissent pas sont irrésistiblement attirés vers l'église Saint-Merri : Charles de Laval, noble et fils d'un célèbre banquier, est dans un train en direction des sports d'hiver, sent que sa place n'est pas dans le wagon. L'urgence de rejoindre Paris le pousse à quitter le train en marche et prendre le prochain vers la capitale. La douce Laurence Frésolle, fille d'un universitaire, est à sa table de travail quand elle ressent le besoin impérieux de sortir, un caprice d'autant plus inquiétant pour son père qu'il est bientôt l'heure de se rendre à la messe de Noël. Michel Drouin est vélo-taxi, il compte bien profiter de la messe de Noël pour se remplir les poches en conduisant des bourgeois à l'église. Mais alors qu'il pédale vers les quartiers cossus de la capitale, une force irrésistible le conduit vers la rue Saint-Martin. Impossible d'y échapper, quelque chemin qu'il prenne, Michel arrive toujours sur cette rue. Les sirènes de la D.C.A feront le reste : nos trois jeunes gens non d'autres choix que de se réfugier dans le seul abri du quartier, le cloître de l'église Saint-Merri.

Nous sommes en guerre. On se méfie toujours des inconnus. D'autant plus quand cette rencontre semble provoquer par une force surnaturelle. Parce qu'aucun d'entre eux ne peut vraiment expliquer ce qu'il fait dans ce quartier. Mais une fois cloîtrés ensemble, il faut bien faire contre mauvaise fortune bon coeur, et on commence à se présenter. D'abord sommairement, donner le moins d'informations possible sur soi, prudence élémentaire, même si Charles et Michel ne sont pas totalement insensibles au charme de Laurence. le temps passe, on veut sortir mais on se rend compte que la poignée de la porte de la crypte a disparu ! Ils cherchent alors un moyen de s'échapper de cette épaisse prison de pierres. Mais quand l'un d'entre eux découvre, entre horreur et fascination, sur l'autel du cloître les mêmes noms qu'eux et surtout, les même signatures, à quatre-vingts ans d'intervalle, le mystère les pousse à se revoir pour éclaircir cette étrange situation, d'autant plus étrange que c'est contre leur volonté qu'ils se sont retrouvés ici. Quelle force obscure est à l'oeuvre ? D'autant plus que le lendemain, on apprend dans la presse une affaire sordide : alors qu'un enterrement avait lieu dans l'église, des cris se sont fait entendre dans l'église, provoquant une panique terrible dans l'assistance.

Paul Sédillac, cousin de Laurence et journaliste pour un grand quotidien parisien, est bien déterminé à résoudre ce cas qui émeut le tout Paris. D'autant plus quand il apprend la présence de sa cousine sur les lieux la veille, et que depuis, celle-ci est choquée et perd son entrain et sa joie de vivre. de fil en aiguille, Michel et Paul découvrent qu'il y a 80 ans, dans la crypte de Saint-Merri, on a retrouvé un cadavre, Adolphe Grenillé. Et son assassin n'était autre qu'un certain Michel Drouin, le grand-père du Michel actuel. On cherche à se renseigner sur l'affaire dans les journaux de l'époque : tous les articles ont été découpés ! Qui s'est rendu aux archives pour voler ces précieuses informations ? Un certain comte de Cagliostro…

Nos trois jeunes gens reçoivent alors une lettre inquiétante : ils sont les descendants de ceux qui ont pris part au drame survenu en 1863. Michel Drouin a assassiné Adolphe Grenillé au nom d'un rite magique auquel se sont adonnés leurs ancêtres de 1783, chaperonné par l'aventurier Cagliostro, qui prétendait avoir découvert le secret de l'immortalité. Tous les 80 ans, pour les fêtes de la Nativité grégorienne et julienne, ils sont condamnés à se retrouver dans le cloître de Saint-Merri et à assassiner l'un d'entre eux pour permettre leur résurrection. Laurence, Michel et Charles sont donc maudits ! Et quand on retrouve, le lendemain de la fête de la Nativité julienne, un cadavre atrocement mutilé, et que Charles est introuvable, alors tous les regards se tournent vers Michel. A-t-il, comme son aïeul, cédé à la terrible injonction de Cagliostro ?

Compte à rebours, aussi paru sous le nom de L'énigme du mort-vivant, est un roman sous le signe du gothique et un petit bijou du roman policier populaire. Entre enquête policière et fantastique, on retrouvera dans ce titre trop peu connu des malédictions qui se transmettent de génération en génération, des machinations diaboliques, des amours en danger, le tout servi avec un art du suspens bien mené, qui fait monter la tension en donnant des informations au compte-goutte et en multipliant les rebondissements rocambolesques. Alors oui, c'est daté, on retrouve des dialogues qui font sourire un lecteur moderne, des situations tout à fait conventionnelles comme la réunion de fin pour dévoiler l'identité du coupable – que l'on retrouve dans nombre d'oeuvres d'Agatha Christie par ailleurs -, des histoires d'amour contrariées par l'appartenance à une classe sociale, des amants qui n'osent se dire leur attirance et qui se sacrifient chevaleresquement en s'avouant coupable, mais ça ajoute à ce titre un charme suranné des plus agréables.

Vous cherchez un titre sympathique pour cette période d'halloween où l'on aime se faire plaisir en se faisant peur ? Vous en avez marre des traditionnels Stephen King et cherchez une histoire immersive, prenante et originale ? Je ne saurai assez vous conseiller de vous jeter sur Compte à rebours, qui génèrera en vous ce petit frisson d'angoisse et d'inquiétude. L'intrigue oscille entre réel et surnaturel, avec l'ombre planante et obscure du comte de Cagliostro, aventurier bien réel du XVIIIe siècle qui se prétendait alchimiste, qui rôde autour de nos trois protagonistes et les manipule à travers les siècles.
Lien : https://enquetelitteraire.wo..
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